UFC-Que Choisir : "les labos et les médecins minent les comptes de la sécu!"
Une nouvelle bombe lancée par l'UFC-Que Choisir, cette fois dans le champ de la santé et de la sécurité sociale. Lors de sa dernière conférence de presse, l'association de consommateurs s'est attachée à la prescription des médicaments en s'appuyant sur les résultats d'une étude qu'elle avait réalisée. Et en a tiré une conclusion choc : "les labos et les médecins minent les comptes de la sécu !"
"Au terme dune longue analyse, lUFC-Que Choisir a réussi à retracer, très finement, lévolution des dépenses de médicaments par classe thérapeutique depuis 2002. Les premiers résultats montrent lexistence dun immense gâchis qui résulte de prescriptions médicales manifestement irrationnelles", a noté l'association lors d'une conférence de presse. Dans la classe des "IPP" (problèmes gastro-oesophagiens), dès 2001, les laboratoires ont contourné larrivée des génériques en 2002 en incitant les médecins de ville à prescrire un nouveau médicament (lInexium) dont les ventes se sont fortement accélérées. Or, ce médicament non génériquable, non innovant et pas plus efficace, est en revanche plus coûteux pour la collectivité. Gâchis : 303 millions d entre 2002 et 2006.
L'analyse a été poursuivie "classe" par "classe". Pour les "AINS" (problèmes darthrose), les médecins ont préféré prescrire en masse lART 50 alors même que son efficacité est jugée inférieure à dautres médicaments pourtant plus efficaces et moins coûteux pour la collectivité. Gâchis : 222 millions d entre 2002 et 2006. Dans les classes « Sartans » et « IEC » (problèmes dhypertension), la prescription est doublement irrationnelle : les dépenses progressent de 54 % entre 2002 et 2006 alors que rien nindique une augmentation de la population cible, ou une meilleure prise en charge des malades. Enfin, les médecins ont préféré prescrire les « Sartans » au détriment des « IEC » alors même quils sont, selon deux études de référence, moins efficaces et plus coûteux pour la collectivité. Gâchis : 125 millions d entre 2002 et 2006.
"Entre 2002 et 2006, sur seulement trois classes thérapeutiques, soit 14 % des prescriptions annuelles, ce gâchis aura coûté au minimum 650 millions d à la Sécurité Sociale !" comptabilise l'UFC-Que Choisir qui met en cause "lemprise quasi exclusive des laboratoires pharmaceutiques sur les médecins de ville" par l'intermédiaire notamment des visiteurs médicaux. "Cet état de fait doit être corrigé. Cest pourquoi, lUFC-Que Choisir propose la création dun corps de 1.700 visiteurs médicaux (en remplacement des délégués de l'assurance maladie) sous la responsabilité de la Haute Autorité de Santé et financés pour moitié par les laboratoires. Tant quaucune mesure ne sera prise pour stopper ces gâchis, lUFC-Que Choisir estime quil serait inéquitable et injuste denvisager des mesures supportées par les usagers de notre système de soins" conclut l'association dans un communiqué.
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