Universités : les dessous de la réforme LMD (Licence-Master-Doctorat)

Posté mer 02/06/2004 - 00:00
Par admin

La nouvelle organisation des études supérieures est déjà en oeuvre dans plusieurs facs françaises. A la rentrée prochaine, c'est au tour de l'Université de Nice Sophia Antipolis d'appliquer la réforme LMD, qui permettra d'harmoniser les diplômes au niveau européen.

Finis DEUG, maîtrise, DESS et DEA. D'ici à 2005-2007, tous les établissements français auront, en principe, adapté leurs formations supérieures à cette nouvelle architecture. Désormais, les études supérieures seront découpées en trois grades : Licence, Master (recherche ou professionnel) et Doctorat. Un point noir demeure encore sur le devenir des formations professionnalisantes, comme les BTS et DUT (bac+2) ou encore IUP (bac+4).Encore des incohérencesLa portée et la finalité de la réforme LMD, très prochainement appliquée à l'Unviversité de Nice Sophia Antipolis, fait tout de même débat. Des incohérences subsistent encore, tout particulièrement concernant le Master. Elles ont été récemment évoquées lors d'une commission paritaire. En effet, l’entrée en première année de Master est de droit, alors que l’admission en deuxième année est prononcée par le président de l’Université sur proposition des responsables de formation (25 à 30 places disponibles). Ce que craignent ainsi les étudiants et le corps enseignant est de voir une sélection s'opérer dès la première année du Master, ne permettant pas ainsi à tout étudiant de poursuivre des études après une Licence. Un débat se pose alors : permettre à des étudiants d'entrer en première de Master mais sans garanti d'obtenir un diplôme final, ou alors effectivement opérer une sélection dès la première année, mais dans ce cas restreindre les études supérieures à un nombre limité d'étudiants.Avec la mise en place de cette réforme, les formations dispensées par les universités sont désormais organisées en "parcours". Chaque parcours est ainsi composé d’E.U. (Unités d’Enseignement), ou disciplines universitaires. L'intérêt de ce nouveau découpage est de permettre aux étudiants de construire leur parcours universitaire dans différentes universités, françaises ou européennes, grâce au système des "crédits" européens.Les E.C.T.S : European Credits Transfer System ou Système de Crédits Européens TransférablesLes diplômes ne sont ainsi plus validés en terme d’années et d’examen terminal annuel mais en terme de crédits capitalisables, les E.C.T.S. (European Credits Transfer System). Les E.T.C.S sanctionnent des semestres composés d’U.E. qui peuvent être préparées en France ou à l’étranger, à l’Université ou en entreprise. Dans le cadre de ce système, une année d'étude permet de capitaliser 60 crédits. Pour valider les différents grades de l'enseignement supérieur, un étudiant devra donc capitaliser 180 crédits pour une Licence, 300 pour un Master, et 480 pour un Doctorat.Les cursus et programmes refondus pour la réformeTous les étudiants engagés dans les études universitaires vont bénéficier d’équivalences leur permettant d’intégrer le système LMD. Cette réforme a également amené les universités à revoir leurs programmes de formation. C'est ainsi que les deux premières années universitaires qui correspondaient au DEUG et la troisième année correspondant à la licence sont fondues en une formation unique établie sur six semestres, intitulée Licence (L).De même, l'année de maîtrise suivie par une année correspondant soit à un Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA), soit à un Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) ont été également fondues en une formation unique de quatre semestres intitulée Master (M). Deux types de Masters peuvent ainsi être préparés : soit avec une orientation professionnelle ou soit avec une orientation recherche.Enfin, le DEUG et la maîtrise restent des diplômes nationaux, qui pourront être délivrés à tous les étudiants qui valident les quatre premiers semestres de La Licence et les deux premiers semestres du Master.

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