Vos Réactions sur la NLF PACA : la solution d'une ligne Grenoble-Nice ?

Posté jeu 07/11/2013 - 17:17
Par admin

Deux internautes ont réagi avec des argumentations très fournies à l'article "Ligne Nouvelle Provence Côte d'Azur: le projet "retoqué" présenté aux élus". L'un, Gilles06, pour suggérer d'investir dans une ligne ferroviaire Nice Grenoble, l'autre, en réponse à cette intervention, pour dire au contraire qu'une ligne Lyon Grenoble Nice ne dé-saturerait pas la Vallée du Rhône. Voici, à travers chacune de ces deux interventions, des éléments qui viennent élargir le débat autour de la desserte ferroviaire de la Côte d'Azur.

"Saturation ferroviaire PACA : On paye l’absence du Grenoble-Nice" par Gilles06

"On ne peut pas résoudre d’un seul coup de baguette magique les profonds dysfonctionnements du transport ferroviaire dans la région PACA sans étudier à la racine ce qui est à l’origine de la saturation de la ligne côtière Nice Marseille, surtout en proposant un empilement de celle-ci, une sorte d’A8 Bis ferroviaire.  Il faut remonter à 150 ans pour comprendre comment on en est arrivé à cette impasse sur l’axe côtier Marseille-Nice-Gênes.  Dans la deuxième moitié du 19ème siècle, on projetait de couper à travers les Alpes et Grenoble afin de créer une ligne PLM entre Nice à Paris, un trajet bien plus court que par Marseille, 200 KM en moins. Or entre Nice et Digne on a prétendu que les travaux étaient trop coûteux pour faire passer une ligne PLM. Mais n’est-ce pas plus pour préserver les intérêts économiques de Marseille? On sait que l’on doit le financement de ligne Nice Digne exploitée par les Chemins de Fer de Provence aujourd’hui, et le choix d’un écartement à voie métrique à la Société Marseillaise de Crédit afin d’écarter toute éventualité à long terme à ce que ce tronçon puisse servir à créer une nouvelle liaison grande ligne au départ de Nice sans passer par Marseille (http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1920_num_8_4_2814 et http://archivesjournaux.ville-cannes.fr/dossiers/littoral/1913/Jx5_Littoral_1913_04_12_Page_01.pdf)

Aujourd’hui, on paye ces combines politiques et économiques d’il y a 150 ans, en particulier le lobby des industriels et politiques marseillais. On n’en serait pas à cette situation catastrophique au niveau ferroviaire que connaît la PACA si on avait investi sur cette liaison ferroviaire Grenoble Nice, certes coûteuse, à court terme, mais aujourd’hui, l’absence de celle-ci nous est beaucoup plus coûteuse à long terme. Le Grenoble Nice nous manque cruellement pour non seulement décongestionner à la fois la ligne Nice Marseille et la Vallée du Rhône (LGV Méditerranée comprise), mais aussi pour désenclaver les Hautes Alpes, les Alpes de Haute Provence et l’Isère en profondeur.

Pourtant le tronçon de la NLF PACA entre la ligne TER Grasse-Cannes et l’aéroport de Nice pourrait être le tronçon d'arrivée d’une NLF Paris-Lyon-Grenoble-Nice, une liaison qui pourrait avoir de très nombreux avantages pour la PACA autre que ceux cités précédemment. Deux options sont possibles, et ce tronçon aurait été exploitable pour les deux, soit on propose une Ligne Mixte (TGV, TER, Trains Marchandises)  (via Lus la Croix Haute, Sisteron, Castellane et Grasse), soit une LGV (via La Mure, Gap, Sisteron, Castellane et Grasse).  A cela un raccord ferroviaire entre Castellane et Draguignan permettrait de relier Paris à St Raphaël. Le coût serait estimé dans une fourchette située en 16 et 21 Milliards d’Euros, ce qui peut sembler élevé, mais à côté de la LGV Lyon Turin et ses 26 Milliards d’Euros que l’on est prêt à financer, il faut relativiser.

On repositionnerait Grenoble et Nice au cœur d’un nouvel axe ferroviaire de grande ampleur Amsterdam / Londres - Paris – Lyon – Grenoble – Nice – Gênes – Pise – Rome, voir même jusqu’en Italie du Sud, n’y aurait-il pas une occasion historique à saisir ?

Aujourd’hui il faut plus de 4 heures pour relier Nice via Marseille vers les Hautes Alpes et Alpes de Haute Provence et même 7 heures pour atteindre Briançon pourtant à 140 KM à vol d’oiseau. Avec cette liaison, Nice serait enfin connectée rapidement à ces deux départements en moins de 2h30, la moindre des choses à l’intérieur d’une même région pour rendre le transport ferroviaire attractif par rapport à la route.

On pourrait avoir des temps de parcours suffisamment attractif pour relier Nice à Paris inférieur à 3h30 afin de dissuader les usagers de prendre l’avion, avec un plus important trafic TGV, impensable avec la NLF PACA ou LGV PACA. Cela permettrait à l’aéroport de Nice de libérer des créneaux occupés par les vols vers Paris, afin de développer l’activité internationale.  Pour l’aéroport ce serait aussi l’opportunité de capter plus de 3 millions d’habitants supplémentaires avec Lyon, Chambéry et Grenoble de même que les Hautes Alpes et Alpes de Haute Provence qui seraient à moins de 2h30, inconcevable avec la NLF ou LGV PACA.

On pourrait avoir la double garanti pour les Hautes Alpes et Alpes de Haute Provence que Paris puisse être accessible depuis toutes les principales villes de ces deux départements en moins de 4 heures, et que toutes seraient desservies du fait qu’elle seraient sur un lieu de passage majeur, là où le Montgenèvre et la LGV Lyon Turin, ne garantit en rien cela,  avec des performances en temps bien plus médiocres, et des destinations en voie de garage.

Pour Grenoble, la desserte de Nice lui serait extrêmement bénéfique, en lui offrirait un plus du grand nombre de destinations en France disponible au départ de la capitale azuréenne.

Pour la traversée des Alpes du Sud de Grenoble à Nice, cette liaison ferroviaire constituerait un formidable rempart face à l’accroissement du trafic routier, en offrant des temps de parcours inégalables par la route dans cette région.

Pour plein d’autres raison, cette liaison Lyon-Grenoble-Nice serait une chance historique pour la PACA et pour l’ensemble des Alpes Françaises. Alors, que l’on ne vienne pas dire que cette ligne est irréalisable, soi-disant trop coûteuse ou que les obstacles montagneux sont infranchissables, alors que l’on est prêt à financer la LGV Lyon Turin, beaucoup plus couteuse, avec de bien plus gros obstacles, bien moins utile, inefficace pour faire face à l’afflux du tout routier dans les Alpes, ni même rentable à long terme.  Là où les Autoroute A51, Tunnel du Montgenèvre, NLF ou LGV PACA, et LGV Lyon Turin, sont à la fois trop technocratiques et inadaptés à désenclaver la PACA en profondeur,  le Lyon-Grenoble-Nice aurait le très grand mérite de remplir largement cette mission.

A méditer"

"Une ligne Lyon Grenoble Nice" par anonyme

"Une ligne Lyon Grenoble Nice ne dé-saturerait pas la Vallée du Rhône, car tous les TGV existants continueraient d'aller au moins jusqu'à Marseille. En dehors de Paris, tous les TGV desservant Nice ne sont en fait que des prolongements de TGV desservant Marseille, et il faudra bien que Marseille continue d'être desservi. Et même pour les Paris Nice ne s'arrêtant pas à Marseille, il y a des arrêts à Avignon, Aix, et/ou Toulon : ces villes continueront d'être desservi.

Donc les TGV vers Nice seraient éventuellement des NOUVEAUX TGV... à supposer que commercialement, Grenoble et Nice justifient des fréquences suffisantes vers toutes les destinations : c'est loin d'être évident s'ils ne peuvent pas s'appuyer sur un important trafic régional.

Et on ne peut pas sérieusement dire que le trafic des Alpes Maritimes vers les Alpes de Hautes Provence ou Hautes Alpes soit si important !

Accessoirement, les Hautes Alpes, Digne, sont déjà à 3h30 de Nice par les CP. Le projet concret et rapidement accessible pour Digne, c'est la rouverture de la voie Digne-St Auban.

L'unité de la région, c'est quand même que ses grands pôles de populations soit accessible rapidement entre eux : est-ce le cas quand il faut plus de temps depuis Nice pour aller à Avignon, dans la même région, que depuis Toulouse, après avoir traversé trois régions ?

Le sort de Nice Briançon semble vous émouvoir, mais pas celui de Marseille Briançon ?

Enfin, cela fait sourire de vous voir dénoncer des situation de "terminus ferroviaire" avec les projets prévus, quand manifestement cela ne dérange pas de placer St Raphaël en terminus, avec un raccordement depuis Castellane (quel serait le prix d'un tel raccordement ?) pour un potentiel sans doute bien faible, là ou le projet de LN PCA permet la desserte de l'est varois par tous les TGVs. Briançon resterait aussi en situation de terminus, avec des temps de parcours pas meilleur que via les itinéraires d'accès au tunnel international du Lyon Turin et le tunnel du Montgenevre.

Et surtout, comment finance-t-on les 21 Milliards d'euros sur un Lyon-Grenoble-Nice, qui tant qu'il n'est pas entièrement réalisé (au moins la section Grenoble-Nice), n'est d'aucune utilité pour Nice ?

Pour 1.7 Milliards d'euros, en reliant l'est Varois aux Alpes Maritimes, les TGV gagneront déjà 40 min.

Pour 4 milliards d'euros, en reliant l'est Varois à Aubagne, les TGV gagneraient 45 min. Nice serait à 45 min de Marseille et 3h40 de Paris, 2h30 de Lyon. A très long terme, il sera toujours possible de relier Avignon à Pertuis à Brignoles, ce qui accélerera encore les liaisons vers le Nord (Paris Nice en ~3h25) et développera les liaisons avec les autres départements Alpins.

Mais au moins, tout ceci est réalisable progressivement... quand on voit à quel pas de loup on progresse, la timidité des décisions prises, on peut être sur qu'avec un projet non phasable, tout serait bloqué pour longtemps."

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