Vote sanction aux élections municipales pour Silvio Berlusconi

Posté mar 31/05/2011 - 18:31
Par admin

Les électeurs transalpins, au Nord comme au Sud, sanctionnent la politique du président du conseil en votant contre la majorité de droite aux élections municipales. Milan, le fief de Berlusconi, confie sa destinée à un ancien du parti communiste italien, Giuliano Pisapia.

Vote sanction aux élections municipales pour Silvio Berlusconi

Le second tour des municipales en Italie a confirmé la défaite annoncée de Silvio Berlusconi. Au nord, comme au sud, les électeurs ont manifesté par des scores sans appel  leur défiance à l’égard du président du conseil. Milan, après 18 ans de gouvernance à droite, passe à gauche avec la victoire de Giuliano Pisapia, un ancien du parti communiste, avec 55,1% des voix. A Naples, un nouveau venu en politique, Giuseppe de Magistris, le candidat de l’Italie des valeurs, parti de l’ancien juge "Mains propres" Antonio di Pietro, l’emporte largement avec 65,4% des voix. 

La Ligue du Nord, d’Umberto Bossi, n’échappe pas à la sanction électorale. Le fief du président de la région Piémont, Novara, bascule à gauche. Plus largement c’est toute l’Italie septentrionale, poumon économique du pays, qui manifeste son désaveu à  l’égard d’une majorité au pouvoir dont le bilan s’avère désastreux sur le terrain de l’emploi et de la croissance.

Le rapport publié, en mai 2011, par l’ISTAT (l’INSEE transalpin) confirme dans les chiffres le constat de la présidente du Medef italien, Emma Marcegaglia, pour qui l’Italie, dans le peloton de queue des pays européens en matière de croissance, a perdu dix ans dans la mise en œuvre des réformes nécessaires.  Selon l’ISTAT, près d’un Italien sur quatre est aujourd’hui en situation de risque de pauvreté ou d’exclusion sociale. La croissance moyenne  annuelle du PIB dans la péninsule pour la dernière décennie n’a pas dépassé 0,2% alors que l’Union européenne affichait + 1,3%. Plus de 22% des jeunes de moins de 30 ans sont sans emploi, ni formation. Et le pays consacre 1,53 % de son PIB aux dépenses de R&D là où la moyenne européenne atteint 1,92%.

Pas d'élections anticipées

Silvio Berlusconi, qui a reconnu sa défaite, n’envisage pas pour autant démissionner. Le président du conseil compte sur le soutien de son allié de la Ligue du Nord pour aller jusqu’au bout de la législature. Pourra-t-il tenir deux années encore ? Umberto Bossi risque fort de subir la pression de sa base qui clame haut et fort que, si jusqu’à présent  Berlusconi gagnait grâce à la Ligue du Nord, aujourd’hui il l’a fait perdre.

La gauche, divisée, n’est pas encore en ordre de bataille pour affronter des élections anticipées. Enfin, le « troisième pôle »qui réunit les centristes et les partisans de Gianfranco Fini, ancien allié de Berlusconi, ne peut s’imposer seul. S’ouvre une nouvelle ère de marchandages politiques dont l’Italie se serait bien passée.

Christiane Navas

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