Wipro-NewLogic à Sophia : les salariés contre un "plan de licenciement à l'indienne"

La banderole installée sur la façade des bureaux de Wipro-NewLogic, à GreenSide, au 750 de l'avenue de Roumanille. Une autre banderole a été placée au rond point Saint-Philippe.
Des salariés désormais très déterminés. Ce sont les 61ingénieurs de Wipro-NewLogic à Sophia Antipolis qui vont se retrouver bientôt sans travail et sans solutions satisfaisantes suite à la fermeture du site sophipolitain décidée en juin dernier par le géant indien de l'informatique. Pour les salariés de cette "fabless" (elle conçoit des puces électroniques mais ne les fabrique pas), les négociations menées durant l'été avec la direction indienne du groupe Wipro à Londres n'ont pas permis d'aboutir sur des offres sérieuses de reclassement. La colère est d'autant plus vive que Wipro est à la fois un groupe puissant en pleine croissance (100.000 personnes dans le monde, 5 milliards de dollars de chiffre d'affaires) et que les équipes sophipolitaines, issues du rachat de NewLogic fin 2005, travaillent sur un secteur porteur (elles conçoivent des puces pour applications Wifi, Bluethooth, etc.).
Les salariés ont déjà organisé des distributions de tracts dans la technopole pour faire connaître la situation. Ils ont mis en place une énorme banderole sur la façade de leurs bureaux, ils ont alerté les médias. Mais l'affaire pourrait prendre maintenant un tournant politique. Ce matin, jeudi à 11 heures, le comité dentreprise de Wipro-NewLogic ainsi que les représentants syndicaux vont expliquer la situation à Patrick Allemand, vice-président de la région PACA et à Pascale Gérard, conseillère Régionale, Présidente de la Commission Formation Continue, Apprentissage. En présence de Marc Daunis, sénateur maire de Valbonne, il s'agira détudier avec les services techniques du Conseil Régional toutes les démarches à entreprendre.
La Réaction d'un ex-Wipro-NewLogic
La situation, un ancien de Wipro-NewLogic nous l'a expliquée dans une "Réaction" suite à l'article que nous avions publié le 22 juin dernier, annonçant la décision de fermer Sophia. Voici le texte de cette réaction.
"Wipro, SSII indienne avec un bénéfice de plus de 670Million$ par an en constante augmentation ne souffre pas de la crise et vient malgré tout de décider la fermeture de son site de Sophia Antipolis (NewLogic SARL, acheté fin 2005) officiellement pour raison "économique", mais dans les faits pour raison stratégique. Wipro ayant annoncé sa volonté de croître en France, on est en droit de sinterroger."
"Wipro "investit" fortement en France mais ne crée pas d'emploi, au contraire. Wipro achète des entreprises (ex: NewLogic) ou prend en charge des services complets de grands groupes (ex: Alcatel Lucent) pour ensuite transférer le savoir faire vers l'Inde avant de licencier tout le monde, sans oublier au passage de bénéficier des substantiels Crédits d'Impôt Recherche (plus de 7M ces 3 dernières années pour NewLogic). Tel un cheval de Troie, Wipro simplante en France pour opérer une délocalisation subtile et sournoise vers lInde."
"Il y a eu récemment laffaire Arcelor-Mittal. Aujourdhui, NewLogic, première victime visible de la stratégie de Wipro en France, nest que la partie émergée de liceberg. Demain ce sera le tour des anciens dAlcatel-Lucent externalisés chez Wipro. Qui seront les prochaines victimes ? "
"Que fait le gouvernement pour enrayer la fuite des emplois vers lInde ? Monsieur le Président, que penseriez-vous dun gouvernement français composé dun Président (français) siégeant à lElysée (jusque là, rien danormal), avec un premier ministre indien siégeant à Matignon (tient, bizarre), supporté par une armée de ministres et secrétaires dEtat basés à Bangalore (Oulala !). Etrange scénario ? Et bien cest exactement ce qui est en train de se passer aujourdhui dans beaucoup dentreprises en France."
A lire aussi sur Eetimes.eu (en anglais) : "Wipro-NewLogic to close site in Sophia Antipolis, say employees" Voir aussi le site des employés licenciés : http://wireless.leader.free.fr .
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