Yoann Huget, quel est votre sentiment sur le parcours de l’équipe de France en Nouvelle Zélande ?
C’est une fierté d’avoir participé au stage de préparation pour cette Coupe du Monde et de voir que, après des moments difficiles, ce groupe qui a du caractère a su rebondir quand il le fallait. Pour les avoir côtoyés, je n’ai jamais douté même si je pressentais qu’il y aurait un faux pas et qu’il fallait bien s’attendre à une déculottée comme on l’a pris face aux All blacks.
Perdre contre la Nouvelle Zélande, c’était compréhensible, mais une défaite contre les Tonga, ça l’était moins ?
Oui, mais on est l’équipe des défaites historiques. On l’a vécue contre l’Italie et on avait su rebondir et je savais qu’après les Tonga, on allait rebondir contre l’Angleterre. Maintenant le match le plus à craindre, c’est celui contre le Pays de Galles.
C’est une équipe qui vous a surpris dans ce début de compétition ?
J’ai vu leur premier match contre les sud-africains et ils ont fait une très belle partie. Après, on en parlait un peu moins et ils ont surpris, mais c’est une équipe qui a un jeu très structuré et il faut s’attendre samedi à un combat féroce de la part du huit de devant des gallois.
Pour vous, plus la France va loin dans cette Coupe du Monde, plus c’est difficile de la manquer ?
Non, je savais que la France irait loin dans cette compétition très ouverte et, pour ma part, j’ai fait le deuil de cette compétition depuis que j’ai fais le choix de quitter le groupe et je n’ai pas d’animosité.
Comment avez-vous vécu cette affaire ?
Après avoir fait autant de sacrifices personnels pour vivre cet événement et quand on sait qu’on n’est pas dopé et que cela s’est joué sur des circonstances, on en veut à la terre entière, mais il faut se poser les bonnes questions. Ce qui m’est arrivé n’était pas la faute de Pierre, Paul ou Jacques, c’était la mienne et j’assume cette erreur.
Votre faute, c’était de la négligence doublée d’un peu d’insouciance ?
Surtout de la négligence et des problèmes de circonstances quand on regarde le second contrôle. Il faut savoir que ces 3 contrôles manqués n’ont pas été consécutifs et que j’ai subi plusieurs contrôles entre ces contrôles. Il n’y a donc pas eu volonté de se soustraire à tout contrôle antidopage.
Vous êtes donc contrôlés très régulièrement, c’est difficile à vivre cette ingérence dans la vie privée ?
Maintenant, je me mets le réveil à 4 heures pour me dire que je dois prévenir l’AFLD afin de leur dire où je serais le lendemain. Maintenant, je marche comme cela et j’essaye d’être rigoureux par rapport à ce système contraignant car on ne sait pas toujours ce que l’on va faire le lendemain.
Votre suspension a été de 3 mois ?
Pour l’instant, mais je dois repasser devant l’AFLD en novembre et il peuvent la prolonger jusqu’à 18 mois. Comme s’est parti, je risque de prendre 3 mois de plus, mais j’espère que je ne vivrais pas une année blanche et qu’ils auront un peu d’humanité.