Sophia : Monique Thonnat (Inria), spécialiste de la vidéo intelligente, à l'honneur

Posté jeu 02/04/2009 - 09:00
Par admin

Sophia : Monique Thonnat (Inria), spécialiste de la vidéo intelligente, à l'honneur

Un chercheur, ou plutôt une chercheuse de l'Inria Sophia à l'honneur : il s'agit de Monique Thonnat, une pionnière de la "vidéo intelligente", technologie dans laquelle s'illustre aujourd'hui Keeneo, une "spin-off" de l'Institut. Nommée Chevalier de la Légion d'honneur, Monique Thonnat recevra les insignes des mains de Michel Cosnard, Président Directeur général de l’INRIA, lors d'une cérémonie vendredi 10 avril à 16 heures dans les locaux de l'Inria Sophia. Dans ce centre de recherche, Monique Thonnat dirige l’équipe-projet PULSAR spécialisée dans la vision cognitive et la reconnaissance d’activités humaines. Spécialiste mondialement reconnue, elle a contribué de façon significative au développement entre autres de la vidéo intelligente.

 

Un parcours exemplaire

 

Diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure de Physique de Marseille, d’un DEA en optique et traitement du signal et titulaire d’une thèse préparée en 2 ans au Laboratoire d’Astronomie Spatiale du CNRS à Marseille, Monique Thonnat a intégré l’INRIA à Sophia Antipolis en 1983. Elle y rejoint en tant que chargée de recherche l’équipe PASTIS dirigée par Marc Berthod, axée sur l’analyse de scènes et le traitement d’images symboliques. Aujourd’hui directrice de recherche INRIA, elle a successivement créé l’équipe-projet ORION en 1992 puis depuis 2008 l’équipe-projet PULSAR.

 

ORION était une équipe pluridisciplinaire à la frontière des domaines de l’intelligence artificielle, de la vision par ordinateur et du génie logiciel, qui se focalisait sur deux axes de recherches : le pilotage automatique de programmes et l’interprétation automatique d’images. L’objectif de PULSAR est encore plus ambitieux. Il cherche à concevoir des techniques de vision cognitive pour la reconnaissance d’activités spatio-temporelles et à les appliquer aux domaines de la sécurité et de la sûreté (contrôle d’accès, surveillance vidéo et détection d’intrusion dans les bâtiments, des parkings, des aéroports, des agences bancaires…) et de la santé (par exemple, maintien des personnes âgées à domicile).

 

Ainsi, Pulsar étudie des activités spatio-temporelles à long terme effectuées par des êtres humains, des animaux ou des véhicules. Le problème majeur de l'interprétation sémantique de scènes dynamiques est l'écart important entre l'interprétation subjective des données et les mesures objectives fournis par les capteurs. "Mon objectif principal est d’être capable d’automatiser la reconnaissance d’activité dans les vidéos: c’est à dire analyser le signal visuel perçu mais aussi aller jusqu’à l’interprétation sémantique du contenu des vidéos. En fait, nous voudrions que les programmes que nous construisons soient dotés d'une capacité d’analyse et d'interprétation proche de celle d'un être humain regardant un film", explique la directrice de recherche sur le site de l'Inria.

 

Experte dans le domaine de la vision par ordinateur et de l'intelligence artificielle

 

Monique Thonnat a aussi une activité très importante en tant qu’expert dans le domaine de la vision par ordinateur et de l’intelligence artificielle (elle est entre autres membre de l’"Editorial Board" du "Image and Vision Computing Journal"). Elle exerce des responsabilités scientifiques internationales importantes en vidéosurveillance et en vision cognitive. Monique Thonnat a enseigné à l’université et dans de grandes écoles (Université Nice Sophia Antipolis, Telecom Paris, ENS Cachan), a dirigé de nombreuses thèse et signé ou co-signé des centaines d'articles.

 

Sur le plan industriel, l'impact de ses travaux concerne les activités de vidéosurveillance. Certains partenariats de recherche dans le cadre de projets européens (Vigitec, Thales, Bull, Akka) ou nationaux (RATP, Crédit Agricole, Alstom, SNCF) ont évolué vers le transfert de prototypes sur leur site (RATP, Crédit Agricole, Bull, Thales, Aéroport Toulouse, Métro de Turin) et en 2004, vers la conception de produits industriels (Vigitec).

 

Mais c’est en 2005 que les recherches de Monique Thonnat et de son équipe ont été couronnées de succès par la création de la société Keeneo, dont elle est co-fondatrice et conseiller scientifique. Keeneo a été essaimé par l’institut. Cette société d’une quinzaine d’employés développe des systèmes de vidéo surveillance intelligents. Des systèmes qui sont capables de reconnaissance de comportement ou d’intrusion, et même d’analyser des flux.

 

Avec GERHOME, des applications dans le domaine de la santé

 

Un autre impact important des travaux de Monique Thonnat concerne la santé. En coopération avec le service de gériatrie du CHU de Nice et le CSTB, le projet GERHOME a été mis en place. Il s’agit d’un appartement test, où sont placés des caméras et des capteurs qui donnent des informations en temps réels. Le but étant de proposer des solutions techniques pour favoriser le maintien à domicile des personnes âgées. Les techniques ainsi mises en œuvre consistent dans l’analyse et l’interprétation de comportements à partir de données multi-capteurs incluant la vidéo.

 

"Dynamique et passionnée, Monique Thonnat a toujours conduit ses activités de recherche avec un réel souci de leur application et de leur valorisation comme en témoignent les exemples précédents. Elle illustre parfaitement l’une des forces de l’INRIA, qui est de créer ce type de cercles vertueux composé de recherche, d’application, et de transfert industriel", est-il noté sur le site Web de l'Inria .

 

+d'infos

http://www-sop.inria.fr/pulsar/personnel/Monique.Thonnat

 

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