Ancien doyen des juges d'instruction de Nice, Jean-Paul Renard mis à la retraite d'office

Posté ven 29/10/2004 - 00:00
Par admin

Le verdict est tombé aujourd'hui pour le juge Jean-Paul Renard, ancien doyen des juges d'instruction de Nice : la mise à la retraite d'office. Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) est resté toutefois en deçà de la sanction maximum, la révocation, qui avait été demandée par le ministère de la Justice, le 14 octobre dernier, lors de la comparution devant le CSM réuni en formation disciplinaire. "M. Jean-Paul Renard a perdu les repères éthiques indispensables à l'exercice des fonctions de magistrat en même temps que tout crédit juridictionnel à l'égard des auxiliaires de justice et des justiciables", a noté entre autres le CSM en rendant sa décision.Le juge Renard, âgé de 54 ans, a été juge d'instruction à Grasse puis à Nice de 1986 à 1991. Le CSM a démontré qu'à Nice, le juge entretenait des rapports avec des personnes soupçonnées de travailler pour la mafia italienne ou encore avec l'ex-maire de Cannes Michel Mouillot, impliqué dans plusieurs affaires liées aux casinos, et qu'il était intervenu à plusieurs reprises pour réduire une caution, effacer un casier judiciaire compromettant ou encore ralentir une action de justice.La sanction qui frappe aujourd'hui le juge Renard peut être aussi regardée comme une "réhabilitation" du procureur de la République Eric de Montgolfier. Ce dernier qui avait dénoncé des dysfonctionnements dans la justice à Nice, avait fait mettre en examen le magistrat niçois pour avoir consulté le STIC, le casier judiciaire national, afin de vérifier des profils de candidats à la GLNF (Grande loge nationale de France) à laquelle il a appartenu. Un bras de fer s'était alors engagé qui avait bien failli tourner au détriment du procureur de Nice. Un rapport demandé par Dominique Perben et remis en novembre 2002 par l'Inspection générale des services judiciaires, avait été tourné entièrement à charge contre Eric de Montgolfier, l'accusant de propager des "ragots". Des ragots qui sont aujourd'hui reconnus comme des faits établis. Une belle revanche pour le procureur de la République dont le long et difficile combat qui s'est joué à Nice est raconté par l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur (voir le dossier "Nice : les Francs-Maçons et la Justice. Enquête sur une machination").

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