Antibes : une première saison pleine de promesses pour Anthéa

Posté jeu 13/06/2013 - 14:24
Par admin

Daniel Benoin a présenté hier la saison 2013-2014 d’Anthéa. Rencontre avec le conseiller artistique de la nouvelle salle de spectacles d’Antibes, interrogé également par Philippe Muller. Daniel Benoin évoque les caractéristiques de cette première véritable saison qu’il a pu structurer autour d’une politique d’abonnement comportant 5 enveloppes de spectacles. Au total 42 événements pleins de promesses qui montrent sa volonté de positionner d’emblée Anthéa comme un lieu culturel qui compte, non seulement sur la Côte d’Azur, mais aussi en France.

Antibes : une première saison pleine de promesses pour Anthéa

Michel Boujenah et Charles Berling dans "Inconnu à cette adresse", l'un des nombreux temps forts de la saison 2013-2014 d'Anthéa (DR)

Avec 37 dates en moins de 3 mois, Daniel Benoin avait déjà frappé fort avec sa programmation d’un bout de saison de printemps pour l’ouverture d’Anthéa, la nouvelle salle de spectacles d’Antibes. En présentant hier la première véritable saison d’Anthéa, il a montré une nouvelle fois sa volonté d’ancrer ce nouveau lieu culturel parmi ceux qui comptent, non seulement sur la Côte d’Azur mais même en France. 42 spectacles très alléchants seront en effet proposés tout au long de cette saison 2013-2014 qui débutera dès le 21 juillet par le concert inattendu de Woody Allen, un passionné de jazz et joueur de clarinette qui, profitant du tournage sur la Côte d’Azur de son prochain film, souhaiter donner un concert avec son band ou plutôt sa bande de potes avec laquelle il se produit régulièrement. Daniel Benoin qui l’a côtoyé l’an dernier en montant une pièce tirée de son film Wathewer Works a sauté sur l’occasion pour créer l’évènement et rajouter une date à une saison déjà pleine de promesses. 

Anna, le spectacle incontournable de la saison

Une saison complète qu’il a pu structurer autour d’une politique d’abonnement comprenant 5 enveloppes dont la première ne comporte qu’un seul spectacle : Anna, une comédie musicale évènement avec paroles et musique de Serge Gainsbourg ainsi que la lumineuse Cécile de France dans le rôle titre. Une coproduction d’Anthéa qui tournera ensuite dans toute la France et qui symbolise bien la volonté d’Anthéa de jouer toute suite dans la cour des grands. La seconde enveloppe, réservée uniquement aux spectateurs antibois, comprend l’essentiel des temps forts de la saison aussi bien dans le domaine de l’humour avec le nouveau spectacle de Gaspard Proust ou celui de Gad Elmaleh, que de la chanson avec un concert de Jane Birkin, de la danse avec Bianca Li et un spectacle électrisant , mais aussi bien sûr du théâtre avec notamment Race, une pièce avec Yvan Attal adaptée d’un texte de David Mamet, Inconnu à cette adresse avec Michel Boujenah et Charles Berling qui incarneront deux hommes dont l’amitié ne résistera pas au vent terrible de l’histoire, ou Comme s’il en pleuvait avec Pierre Arditti et Evelyne Buyle qui forment un couple qui va se laisser pervertir par l’argent.

Le Théâtre en force

Si le théâtre est déjà en force dans cette enveloppe Privilège, la troisième enveloppe lui est totalement dédiée avec encore un beau lot de spectacles très attractifs à commencer par celui que donnera Jean-Louis Trintignant en reprenant des textes de 3 poètes libertaires : Jacques Prévert, Boris Vian et Robert Desnos. Autre évènement avec Des fleurs pour Algernon, un monologue dramatique portée par Grégory Gadebois et adaptée d’une œuvre mythique de science fiction, qui vient de rafler au Palmarès du Théâtre (la cérémonie qui a remplacée Les Molières) les prix de la meilleure pièce et du meilleur comédien de l’année. D’autres pièces seront également très attendues comme Cinelandia dans laquelle Alfredo Arias brosse un portrait chanté de son Argentine en revisitant 4 films cultes du cinéma argentin, ou l’adaptation du roman fleuve d’Eugène Sue Les Mystères de Paris avec William Mesguich, ainsi que Antigone par la Comédie Française qui sera de retour à Anthéa où elle a déjà triomphé avec Les Jeux de l’amour et du hasard de Marivaux. Enfin, 50 ans après sa création légendaire, Marcel Maréchal ramènera en quelque sorte Audiberti sur ses terres en jouant, dans la salle Jacques Audiberti d’Anthéa, Le Cavalier seul, une épopée située au cœur du XIe siècle, au moment où le chevalier Mirtus part pour la croisade.

Une place pour le spectacle vivant

Si le théâtre y occupe naturellement une large place, Anthéa réserve également une place de choix au spectacle vivant que l’on retrouve dans l’enveloppe 4 des abonnements. Des spectacles très variés où l’on retrouve pêle-mêle une nouvelle création du cabaret New Burlesque avec ses opulentes effeuilleuses rendues célèbres par le film de Mathieu Amalric Tournée, les concerts de Tomas Fersen ou d’Ayo, mais aussi La pelle du large, une odyssée de bouts de ficelle de Philippe Genty, Timbré, une folie douce sur glace, savant mélange d’art, d’humour et de pirouettes ou encore de la danse avec l’Australian Dance Théâtre dans Proximity, un dialogue à couper le souffle entre danseurs en chair et en os et vidéos réalisées en direct. 

4 grands opéras

Enfin, Anthéa a été conçu dès le départ pour accueillir de grands opéras et il ne s’en privera pas au cours de cette saison avec 4 productions qui composeront l’enveloppe 5. C’est tout d’abord près de 200 allemands de Wiesbaden qui débarqueront à Antibes avec chœur et orchestre pour interpréter en octobre Le Barbier de Séville de Rossini. Place en novembre à La Flûteenchantée dans une mise en scène de Peter Brook qui libère le chef d’œuvre de Mozart des conventions du genre. Julia Migenes offrira en mars un étonnant Pierrot lunaire, transfiguré par la personnalité de son interprète, la virtuosité de l’orchestre et le dispositif scénique. Pour finir en beauté cette saison d’opéra, Anthéa proposera en avril la MadamaButterfly mise en scène par Daniel Benoin qui a placé l’œuvre de Puccini dans un univers inspiré de la ville de Nagasaki au sortir de la seconde guerre mondiale. Un opéra que, faute de places, des milliers de spectateurs azuréens n’ont pu voir cette saison à l’Opéra de Nice et que Daniel Benoin est heureux de leur offrir dans cette nouvelle salle d’Antibes qui est un peu son bébé.   

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