Fernand Léger et l’architecture : un rêve souvent déçu

Posté dim 24/03/2013 - 11:43
Par admin

Jusqu’au 9 juin, le Musée Fernand Léger à Biot propose le premier volet de l’exposition « Métropolis Fernand Léger et la ville » qui offre une lecture chronologique des projets d’intégration de la peinture dans l’espace urbain tels que Fernand Léger les a imaginés depuis les années 1920 jusqu’à sa mort en 1955. Des projets visionnaires dans lesquels il combine formes simples, couleurs vives et matériaux diversifiés. Malheureusement, les rêves du peintre seront souvent déçus car peu de projets se concrétiseront.

Fernand Léger et l’architecture : un rêve souvent déçu

Fernand Léger - Projet pour une peinture murale "Vulcania", 1951 - Huile sur toile  © Adagp, Paris 2013

Vernissage hier au Musée Fernand Léger à Biot du premier volet de l’exposition Métropolis Fernand Léger et le ville qui, jusqu’au 10 juin, offrira une lecture chronologique des projets d’intégration de la peinture dans l’espace urbain tels que Fernand Léger les a imaginés depuis les années 1920 jusqu’à sa mort en 1955. Dès son arrivée à Paris en 1900, le peintre a été fortement inspiré par l’esthétique de la ville et fasciné par l’animation permanente des rues ainsi que le contraste des formes et des couleurs qui définissent le nouvel espace de l’homme moderne. Fernand Léger est persuadé que le peintre doit occuper une place stratégique dans un contexte urbain déjà saturé par les enseignes publicitaires et les signes du monde de la technique et des loisirs. Pour lui, source d’émulation, de force et d’action, l’art doit stimuler l’homme pressé et reposer l’homme fatigué. Il attache en particulier une importance vitale à la couleur, une matière première indispensable à la vie, comme l’eau et le feu. 

De nombreux projets mais peu de réalisations

Très liés avec les grands architectes de son temps, Fernand Léger rejette les tristes murs blancs de l’architecture fonctionnaliste héritée du Constructivisme, du Bauhaus ou de Le Corbusier, et imaginera de nombreux projets visionnaires dans lesquels il combine formes simples, couleurs vives et matériaux diversifiés afin de réaliser son rêve d’artiste engagé : un art inscrit dans l’espace public comme au Moyen Age et répondant aux nécessités tant fonctionnelle de l’espace urbain que physiologiques des habitants. Ainsi, c’est en constructeur qu’il élabore son esthétique picturale au service de la révolution sociale, rendue célèbre par des œuvres monumentales telle la fresque Le Transport des forces commandée en 1937 par l’Etat français pour l’exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne. Mais les rêves de Fernand Léger seront malheureusement souvent déçus car peu de ses projets urbains se concrétiseront même si certains aboutiront à la fin de sa vie, après son retour d’exil américain en 1945. Paradoxalement au vu de son parcours de communiste athée, il connaîtra plus de succès avec les commandes sacrées en étant sollicité à 4 reprises sur des thèmes religieux, notamment à l’église Notre-Dame-de-Toute-Grâce à Assy puis à l’église du Sacré-Cœur à Audincourt. Durant les 3 mois que dure l’exposition, les vitraux, mosaïques, tapisseries et céramiques présentées de manière permanente dans les espaces du musée dialogueront avec les études conservées habituellement dans les réserves et qui, malgré leur fragilité, seront à cette occasion accessibles aux visiteurs.

Métropolis Fernand Léger et la ville – Volet 1 Une peinture habitable. L’intégration de la peinture dans l’architecture. Musée Fernand Léger – Chemin du Val de Pome – Biot. Du 23 mars au 10 juin 2013.   

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