Nice : Philippe Pradal, 1er adjoint en remplacement de Benoît Kandel

Posté mar 03/09/2013 - 09:13
Par admin

Un conseil municipal extraordinaire, tôt ce matin, a entériné la nomination de Philippe Pradal comme premier adjoint de la ville de Nice en remplacement de Benoît Kandel, auquel le député-maire Christian Estrosi reprochait des critiques sur le fonctionnement de la justice et de la police dans le dossier de la Sémiacs. L'opposition quant à elle a refusé de voter et ironise sur ce "limogeage".

Nice : Philippe Pradal, 1er adjoint en remplacement de Benoît Kandel

Benoît Kandel n'est plus adjoint au maire de Nice. Hier après-midi, cet ancien colonel de gendarmerie qui exerçait le mandat de premier adjoint depuis décembre 2008, a remis sa démission au préfet Adolphe Colrat, mais reste cependant conseiller municipal. Pris dans les remous de l'affaire de harcèlement sexuel à la Sémiacs en tant que président de cette société d'économie mixte qui gère les parkings niçois, Benoît Kandel s'était vu retirer ses délégations à la sécurité mercredi dernier par Christian Estrosi. Le député-maire n'avait pas apprécié les déclarations de son premier adjoint qui, à l'occasion d'une interview dans Nice-Matin, avait mis en cause la justice et la police dans le traitement du dossier de la Sémiacs.

Philippe Pradal, un expert comptable, président de la commission des finances de la Métropole

Pour beaucoup d'observateur cependant, il ne se serait agi là que d'un prétexte, les relations entre le maire et son premier adjoint n'étant pas au beau fixe depuis le début de l'été. Alors qu'un conseil municipal extraordinaire programmé tôt ce matin, mardi 3 septembre, allait entériner la nomination de Philippe Pradal, en tant que premier adjoint, Benoît Kandel a préféré prendre les devants et démissionner de cette fonction. Quant à l'affaire de la Sémiacs, elle devrait connaître une évolution aujourd'hui également, alors qu'Henri Alonzo, le directeur général de la Sémiac accusé de harcèlement sexuel par trois salariées de la société, doit comparaître devant le tribunal correctionnel.

Nice-Matin a annoncé très tôt le vote du conseil municipal niçois de ce matin (un article a été publié à 7h41 sur le site du quotidien), vote acquis par 54 voix tandis que l'opposition a refusé de voter. Mais qui est Philippe Pradal qui, jusqu'à présent ne se trouvait pas en première ligne ? Ce dernier se présente ainsi sur Viadeo. "Expert-Comptable et Commissaire aux Comptes, je codirige avec un associé un cabinet regroupant une quinzaine de collaborateurs répartis sur deux sites (Nice et Vence). J'enseigne également au sein d'une Ecole de Commerce (SKEMA) en mastère spécialisé de gestion internationale de patrimoine."

"Depuis 2008, je suis conseiller municipal de la Ville de Nice et conseiller de la Métropole Nice Côte d'Azur dont je préside la Commission des Finances. Actuellement, je suis délégué à la Modernisation de l'administration, subdélégué à l'exécution budgétaire et au suivi des délégations de service public. Je suis également Vice-Président de Côte d'Azur Habitat (principal bailleur social du Département des Alpes Maritimes)."

L'opposition quant à elle n'a pas manqué d'ironiser sur ce "limogeage" à travers plusieurs communiqués.

Patrick Allemand (PS) : "un nouveau réglement de compte"

"Limogeage de Benoît Kandel : un nouveau règlement de compte au sein de la municipalité", résume Patrick Allemand (PS), leader du groupe "Changer d'ère" qui estime que la raison avancée de l'interview n'est qu'un prétexte. "Au delà de l'affaire de la SEMIACS, sur le fond de laquelle je ne me prononcerai pas, il s’agit bel et bien d’un règlement de compte politique interne à la droite. Ce désaveu cinglant du numéro 2 de la mairie, en charge de la politique emblématique du Maire, la sécurité, est un coup de tonnerre à quelques mois des élections municipales. Cette improvisation au gré des humeurs et cette désorganisation de la sécurité publique municipale est en tout cas un mauvais signal donné aux délinquants de notre ville".

"C'est le symbole de la fin de règne chaotique de Christian Estrosi qui fait preuve d'une nervosité grandissante. Après Marouane Bouloudhnine, Jean-Auguste Icart et Benoît Kandel, suspendus de leurs délégations, à qui le tour ?"

Jean-Christope Picard (PRG) : "le ménage ne fait que commencer!"

Pour Jean-Christophe Picard, président du PRG 06, "Le ménage ne fait que commencer ! "Alors que Christian Estrosi vient de lancer une pétition élégamment intitulée "Stop à Taubira", il retire ses délégations à Benoit Kandel au motif que ce dernier a mis en cause la police et... la justice ! Cela ne s’invente pas.

Il faut dire, à la décharge du maire de Nice, que le Premier adjoint est également président de la Semiacs qui a la particularité d’avoir son directeur accusé d’harcèlement et d’agression sexuels tandis que sa gestion est visée par une plainte d’Anticor 06

Ce qui est sûr, c’est que le ménage ne fait que commencer ! En effet, à quelques mois des élections municipales, le recours au limogeage est tout bénef’ pour le futur candidat Estrosi : elle lui permet de se débarrasser de ses colistiers les plus encombrants tout en libérant les places nécessaires au traditionnel renouvellement des têtes. Il n’y a donc aucune raison pour que cela s’arrête… Dans ce contexte, gageons que l’avenir politique de Joseph Calza et de Daniel Benchimol s’annonce pour le moins compromis", conclut-il.

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