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Regard sur l'éducation : la dynamique très particulière des études secondaires aux USA

Le nombre de places réservées aux étudiants étrangers dans le système universitaire américain est depuis longtemps la source de nombreuses polémiques. Dans leur chronique "Regard franco-américain sur l'éducation", Sandrine et Maxime Crener se sont intéressés à un phénomène particulier : les étudiants notamment asiatiques qui accomplissent leurs études secondaires aux Etats-Unis et ne sont pas comptabilisés comme étrangers à l'université.

Le nombre de places réservées aux étudiants étrangers dans le système universitaire américain est depuis longtemps la source de nombreuses polémiques, notent Sandrine et Maxime Crener dans leur chronique de cette semaine intitulée "Etudes secondaires aux Etats-Unis : une dynamique particulière". A Harvard College par exemple, le taux d’étudiants internationaux est resté stable au cours des dernières années à environ 10%, ce qui est en somme très faible compte tenu du rayonnement global de l’institution. C’est une autre polémique qui aujourd’hui fait rage : la surreprésentation des étudiants asiatiques. A Harvard ils représentent 20% des admis au Collège (niveau Licence) mais ne sont pas comptabilisés comme "étrangers" car ils ont accompli leurs études secondaires aux Etats-Unis. Pour information les Asiatiques (surtout les Chinois) ne représente qu’environ 4% de la population totale américaine.

Ainsi une étude récente* effectuée par l’Institute for International Education montre que le nombre de lycéens dans le secondaire a triplé aux EU pendant la période 2004-2013. D’une façon générale on note une tendance lourde dans la mobilité internationale des étudiants. Il y a aujourd’hui environ 5 millions qui étudient en dehors de leur pays d’origine et ils seront 10 millions en 2025. Cependant si l’immense majorité des échanges se fait au niveau des études universitaires, on voit apparaître depuis quelques années un transfert important au niveau des études secondaires.

Les Etats-Unis ont accueilli en 2013 environ 73.000 lycéens étrangers dont 70% recherchent l’obtention du diplôme de fin d’études secondaires américain. Ce chiffre peut paraitre faible si on le compare aux 800.000 étudiants universitaires étrangers. Les élèves étrangers du secondaire représentent environ 0.5% de la population totale des lycéens américains tandis qu’au niveau universitaire ils représentent environ 4%.

Il est intéressant de noter qu’il y a une étroite corrélation entre les Etats américains qui acceptent ces élèves et ceux qui acceptent les étudiants universitaires étrangers ; la Californie et New York étant les deux principaux points d’accueil pour ces deux catégories ! Ils comptabilisent 14% et 11% des étudiants internationaux venant aux EU. Il faut noter également que la Floride, le Massachusetts, la Pennsylvanie et le Texas suivent la même tendance. L’état de Californie accueille également 18% (8.573) d’élèves étrangers du secondaire.

Lorsqu’on étudie la provenance de ces élèves du secondaire, les pays les plus représentés sont la Chine avec 23.562 élèves (soit 32.3% du total), la Corée du Sud avec 12% et l’Allemagne avec 9.8% (7.130), la France à ce niveau n’envoie qu’environ 900 candidats par an. Remarquons que la Corée du Sud et la Chine qui totalisent 44% de l’ensemble des élèves du secondaire maintiennent également un chiffre très conséquent au niveau universitaire avec plus de 300.000 étudiants ce qui correspond à environ 38% du total des étudiants étrangers aux EU. Par contre des pays comme l’Inde et l’Arabie Saoudite qui envoient de nombreux étudiants dans les universités américaines (respectivement 96.754 et 44.566 en 2013) sont totalement absents sur le marché des études secondaires.

Rappelons que sur les 73.000 élèves étrangers aux EU environ 70% sont inscrits dans des lycées (48.600 candidats) afin d’obtenir le diplôme de fin d’études. Une très grande partie d’entre eux, (95%) sont inscrits dans des établissements privés et cela pour deux raisons principales : d’une part le visa F-1 limite la durée à un an dans les institutions publiques tandis que cette durée peut être plus longue dans les établissements privés. D’autre part la qualité de l’enseignement dans les institutions privées est reconnue comme meilleure et préparent beaucoup mieux l’accès aux grandes universités américaines.

D’ailleurs ceci est corroboré par les très bons résultats obtenus par les élèves asiatiques qui sont admis dans les plus prestigieuses universités. C’est d’ailleurs ce fait qui a provoqué les derniers remous à Harvard car plus de 400 étudiants sur les 1.990 admis sont asiatiques et la très grande majorité de ces 400 étudiants est diplômée des établissements secondaires américains !

Remarquons que les 30% des élèves restants, (environ 25.000), sont surtout des Européens et quelques Sud-Américains, qui ne se sont pas inscrits pour l’obtention du diplôme de fin d’études secondaires mais ont choisi de suivre des cours dans un lycée pour une durée de moins d’un an afin d’améliorer leur niveau d’anglais. Cette pratique pour l’amélioration de la langue est une optique tout à fait différente de celle des Asiatiques qui recherchent le diplôme du secondaire pour s’inscrire en faculté.

On peut noter pour terminer que ces 48.600 élèves étrangers intégrés dans le secondaire privé américain représentent environ 4% du total des élèves du secondaire privé américain qui en 2012 était de 1.286.954. Ce pourcentage est le même que celui des étudiants universitaires étrangers aux EU : environ 4%, c’est à dire 820.000 sur 21.253.000 étudiants.

  • *Christine A. Farrugia “Charting New Pathways to Higher Education: International Secondary Students in the United States” July 2014

Sandrine et Maxime Crener

  • Retrouvez tous les articles de la chronique "Regard franco-américain sur l'éducation" de Sandrine et Maxime Crener : Tag Regard  education

Sandrine et Maxime Crener : l'axe Boston-Côte d'Azur

Maxime Crener a dirigé le Ceram à Sophia et développé l'Université Internationale de Monaco. Son épouse, Sandrine, est Research Associate à la Harvard Business School. Tous deux, installés depuis cinq ans à Boston, ont gardé un pied sur la Côte d'Azur. Ils sont aussi souvent appelés par des amis azuréens ou monégasques inquiets pour l'avenir de leurs enfants. D'où l'idée de cette rubrique hebdomadaire sur les problèmes actuels de l'éducation avec un point de vue posé des deux côtés de l'Atlantique.

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