TER : une ligne Nice-Vallée de la Siagne pour desservir Sophia!

Posté ven 12/07/2013 - 10:12
Par admin

L'avenir a été finalement préservé pour le désenclavement ferroviaire de la Côte d'Azur. Dans les investissements d'infrastructure de transports dévoilés cette semaine, c'est le scénario 2 à 30 milliards d'euros qui a été retenu par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Un scénario qui inclut le "nœud de Nice" (4,2Mds€) au même titre que celui de Marseille (2,5 Mds€) avec la création d'une voie nouvelle entre Nice et la vallée de la Siagne via Sophia Antipolis.

TER : une ligne Nice-Vallée de la Siagne pour desservir Sophia!

La partie Est du projet de Ligne Nouvelle Ferroviaire pour la PACA, avec les travaux d'infrastructures qui sont ainsi au programme d'ici 2030 : le "noeud" de Nice, la nouvelle voie Nice-Vallée de la Siagne avec la nouvelle gare de la vallée de la Siagne sur Sophia. Une nouvelle gare est également prévue dans le Var le long de la ligne existante. Cliquez sur la carte pour l'agrandir et visualiser également les travaux d'aménagements prévus autour de Marseille.

La Côte d'Azur devrait échapper finalement à l'enclavement ferroviaire qu'elle redoutait. Si le tronçon Nice-Le Muy proposé à travers le consensus du projet de Ligne Nouvelle Ferroviaire a été exclu à l'horizon 2030, en revanche, le scénario retenu par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault préserve l'avenir en prenant en compte le "nœud de Nice" à l'égal du "nœud de Marseille".

Nouvelle voie Nice-Vallée de la Siagne avec arrêt en gare Ouest Alpes-Maritimes Sophia

Mais, première question, en quoi consiste ce "nœud de Nice", dont il avait été très peu question jusqu'à présent dans ce dossier au long cours d'aménagement d'infrastructure ferroviaire. Réponse dans un document élaboré par la Métropole NCA et la CCI Nice Côte d'Azur, avec carte à l'appui. Les investissements relatifs au nœud de Nice (4,2Mds€) correspondent à la "création d’une nouvelle ligne doublant la capacité du réseau ferroviaire entre Cannes et Nice. Cette nouvelle infrastructure débouchera sur le futur pôle d’échange multimodal et international de Nice Aéroport, desservant l’Ouest de la Métropole, qui comprendra une gare internationale complétant le pôle multimodal de Nice Thiers."

"Ainsi, l’utilisation par les TER de la section de Ligne Nouvelle entre la vallée de la Siagne et Nice, avec un arrêt en gare Ouest Alpes-Maritimes Sophia permettra de desservir la zone de Sophia Antipolis et le moyen pays grassois. La connexion avec la ligne Cannes-Grasse permettra de mettre en place une boucle TER Nice-Antibes-Cannes Ouest AM-Nice qui répondra à l’engorgement routier de la Côte d’Azur".

Sophia accessible en TER, ce serait en effet une "première" dont il n'avait pas été question officiellement jusqu'à présent. Parallèlement à la mise en place d'un BHNS (Bus à haut niveau de service) entre Antibes et la technopole, cette nouvelle ligne semble très judicieuse. Elle apporterait enfin une solution de transports en commun pour accéder au coeur économique du département en venant de Nice, de Cannes et de Grasse. On ne peut qu'applaudir.

Une fréquence TER qui passerait de 4 à 8 par heures

Sur l’axe littoral, le projet soulagera le trafic actuel et s’accompagnera de nombreux aménagements capacitaires au niveau des gares de Cannes, Antibes, Cagnes s/mer, Nice Thiers et Menton. Le pôle multimodal de Nice Aéroport St Augustin accueillera les TGV et TER. Avec la réalisation de ce projet, la fréquence des TER passera de 4 par heure actuellement à 8 TER/heure.

Voilà pour le "nœud de Nice". Quant aux investissements relatifs au nœud de Marseille (2,5 Mds€), ils correspondent à la traversée souterraine de Marseille avec la création d’une gare souterraine à Marseille Saint-Charles et la réalisation d’une voie supplémentaire dans la plaine de l’Huveaune, jusqu’à Aubagne. Ces investissements, est-il expliqué, ont pour objectif de dynamiser l’ensemble des transports ferroviaires de l’aire Marseille-Aix en améliorant les connexions entre la gare de Marseille et le territoire, en libérant de la capacité dans la gare de surface.

Elus azuréens satisfaits mais attentifs à la concrétisation

Les élus azuréens qui se battent depuis des années pour ce désenclavement ferroviaire, se sont montré satisfaits par l'adoption du scénario 2 du Comité mobilité 21 (le scénario 1, à un peu plus de 10 milliards d'euros pour la France, n'incluait pas ce nœud de Nice à l'horizon 2030). Pour Eric Ciotti, président du Conseil général, "la mobilisation unanime des collectivités locales et des acteurs socio-économiques des Alpes-Maritimes a permis de rétablir, pour partie, le projet de Ligne à Grande Vitesse que le gouvernement s’apprêtait à reporter sine-die". Une mobilisation des collectivités qui, pour lui, doit se poursuivre.

Christian Estrosi, se félicite aussi de l’annonce du gouvernement avec un arbitrage qui "entérine le scénario 2 proposé par le rapport Mobilité 21, c’est-à-dire celui engageant environ 30 Mds€ et qui intègre parmi les priorités, le traitement du nœud ferroviaire de Nice, au même niveau que celui de Marseille". Le député-maire de Nice, a été sensible au fait que Nice soit retenu "au rang des premières priorités, à égalité avec Marseille. C’est la reconnaissance du besoin crucial des Alpes-Maritimes en matière de nouvelle infrastructure ferroviaire de transport et d’équité territoriale pour la Côte d’Azur. Nous représentons le deuxième réseau de TER de France après l’Ile-de-France, enclavé à l’extrémité du territoire français."

Pour Bernard Kleynhoff, , président de la CCI Nice Côte d'Azur, "cette première phase du projet de ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur apportera une bouffée d’oxygène aux déplacements sur notre territoire, essentielle pour le fonctionnement normal de nos entreprises, et engagera le désenclavement ferroviaire de notre département".

Tous deux restent néanmoins vigilants "pour que cette décision soit suivie d’une mise en œuvre effective à court terme, avec la même perspective de calendrier de réalisation et le même niveau de priorité que le traitement du nœud de Marseille. Nous soulignons que la réalisation de ces investissements ne constitue qu’une première phase dans le raccordement de la Côte d’Azur au réseau national à Grande Vitesse. L’objectif est bien de poursuivre les investissements au-delà de cette première phase, pour voir Nice relié à Marseille par le train en 1h10", ont-ils déclaré dans un communiqué commun.

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