Cannes : le satellite SWOT fera l'inventaire de nos ressources en eau

Intégré dans les salles blanches cannoises de Thales Alenia Space, le satellite SWOT (Surface Water and Ocean Topography) a été lancé avec succès vendredi à bord d’une fusée Falcon 9 de SpaceX depuis une base californienne. Il permettra, pour la première fois, de surveiller l’ensemble du cycle de l’eau depuis les lacs, en passant par les rivières jusqu’aux mers et océans. Un bijou de technologies qui, c'est aussi une première, rentrera dans l'atmosphère d'une façon contrôlée.

SWOt Salle Blanche Cannes

Les mises en orbite se bousculent en cette fin d’année pour Thales Alenia Space à Cannes. Après le lancement réussi mardi dernier de MTG-I1, le premier satellite de la nouvelle génération des Meteosat, le grand programme cannois,c’est SWOT (Surface Water and Ocean Topography), un autre bijou technologique passé par les salles blanches azuréennes qui est parti dans l’espace. Il a été lancé avec succès vendredi à bord d’une fusée Falcon 9 de SpaceX depuis la base militaire de lancement de Vandenberg (VSFB) en Californie. (Photo © Thales Alenia Space/Imag[IN] : le satellite SWOT en salle blanche).

Une intégration dans les salles blanches cannoises

SWOT est une mission conjointe du CNES et de la NASA dédiée à la mesure du niveau des eaux de surface des lacs et des cours d’eau, du débit des rivières et à la détermination fine et précise de la topographie des océans. Un élément essentiel pour surveiller de plus près l’ensemble du cycle de l’eau dans cette redoutable période de changement climatique. Porteuse d’innovations technologiques sans précédent, elle repose sur une rupture technologique majeure, l’interférométrie à large fauchée avec l’instrument KaRIn, conçu par le Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA, auquel le CNES et Thales Alenia Space contribuent en réalisant la partie radiofréquences de l’instrument.

En début juillet 2021, Cannes avait ainsi reçu via l’aéroport de Nice Côte d’Azur un énorme colis venant des Etats-Unis par un avion gros porteur de l’US AirForce : la charge utile du satellite océanographique livrée par la NASA pour son intégration dans les salles blanches cannoises. Mission accomplie, le satellite est reparti ensuite pour son lancement.

Les ressources en eau de la planète surveillées à partir de l'espace

SWOT embarquera également le module NADIR constitué des mêmes instruments que ceux des satellites JASON, parmi lesquels l’altimètre à double fréquence Poseidon fabriqué par Thales Alenia Space. Le module NADIR embarque par ailleurs le système DORIS, fabriqué par Thales, pour l’orbitographie de précision, ainsi qu’un radiomètre micro-ondes AMR (Advanced Microwave Radiometer), la charge utile de localisation GPSP (GPS Payload) et un ensemble de réflecteurs lasers LRA (Laser Retro-reflector Array) réalisés par le JPL.

La mission océanique de SWOT permettra d’analyser et de comprendre les effets de la circulation côtière sur la vie marine, les écosystèmes, la qualité de l'eau, les transferts d’énergie. Il en résultera une meilleure modélisation du couplage océan/atmosphère. La mission d’hydrologie évaluera, quant à elle, au niveau des surfaces continentales, les évolutions du stockage d'eau des zones humides, lacs et réservoirs, ainsi que la débitmètrie des fleuves. SWOT s’annonce ainsi comme une innovation majeure dans un secteur à très fort enjeu stratégique, économique et sociétal.

Premier satellite capable d'assurer une rentrée contrôlée dans l'atmosphère

De plus, SWOT sera le premier satellite capable d’assurer une rentrée contrôlée dans l’atmosphère à l’issue de sa durée de vie, conformément à la Loi française sur les Opérations Spatiales (LOS) qui est entrée définitivement en vigueur en 2020 pour faire face à la problématique des débris spatiaux.

“Le satellite SWOT permettra, pour la première fois, de surveiller l’ensemble du cycle de l’eau depuis les lacs, en passant par les rivières jusqu’aux mers et océans”, a souligné Bertrand Denis, Directeur Observation et Sciences de Thales Alenia Space. “Cette mission incarne notre volonté d’améliorer la compréhension du changement climatique en apportant des données océanographiques et hydrologiques inédites à la communauté scientifique”.

 

 

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