Immobilier : coup de frein sur les transactions au 3ème trimestre

Posté mer 26/09/2012 - 11:18
Par admin

Le ralentissement de l'activité s'accentue avec une forte chute du nombre de transactions au 3ème trimestre 2012 : -25 à -30% dans les principales villes du département, selon les chiffres de la FNAIM06. En revanche, les prix continuent à faire de la résistance, voire à progresser en trompe-l'œil, du fait d'un marché des actifs (donc de biens de prix plus sages) qui s'est bloqué.

Immobilier : coup de frein sur les transactions au 3ème trimestre

Pire qu'en 2009! L'été n'a pas redressé la barre de l'immobilier dans les Alpes-Maritimes comme d'ailleurs partout en France. Le cap reste sur un fort ralentissement de l'activité marqué par une baisse sensible du nombre de transactions (de moins 25% à moins 30 % dans les principales villes du département). Cela même si les prix se maintiennent a constaté Frédéric Pelou, le nouveau  président de la FNAIM06.

Le maintien des prix, voire même pour certaines communes une légère augmentation, tient d'ailleurs du paradoxe. Il avait déjà fait l'objet d'interrogations en début d'année, lors d'une présentation de chiffres trimestriels. La FNAIM avait lancé alors une nouvelle alerte à un blocage du marché et un appel à la sagesse des propriétaires vendeurs tandis que les prix de l'immobilier, eux, continuaient de s'envoler de 5 à 6% sur certains secteurs, affaiblissant du même coup l'appel à la sagesse. Cette fois encore, c'est toujours des prix en hausse, plus faiblement certes, qu'indiquent les chiffres.

Mais l'explication du paradoxe a été trouvée : l’augmentation constatée ne traduit pas une hausse des prix mais simplement la vente de biens d’une gamme supérieure, non destinés aux actifs. Car c’est essentiellement le marché des actifs qui pâtit du durcissement des dispositions fiscales, relève la FNAIM 06. Avec au premier rang la suppression du PTZ dans la revente qui contribuait, pour une grande part, à financer l’apport personnel des ménages en recherche de prêt immobilier.  Ceci explique par exemple que le marché de la Métropole Nice Côte d’Azur avec toute l'agglomération niçoise, soit le plus impacté par la baisse d’activité (elle y est supérieure à 20%). Ou encore celui de la CASA (Communauté d'agglomération Sophia Antipolis).

"Le maintien d’activité des bassins mentonnais et cannois, quant à lui, est directement lié à la stabilisation des prix. Reste à savoir si, pour ces deux marchés qui focalisent le plus fort pourcentage de clientèle étrangère, le renchérissement de 15,5% de leur imposition sur la plus-value par l’assujettissement à la CSG depuis cet été, ne va pas être un facteur de blocage important", note encore la FNAIM. "Les professionnels commencent en effet à le sentir dès aujourd’hui sur le terrain"

Et Frédéric Pelou de rappeler que si les professionnels immobiliers souffrent de cette situation, les collectivités publiques, mairies et Conseil général sont en première ligne également. Ils risquent de voir fondre leurs ressources qui sont essentiellement financées par les droits de mutation. Le Conseil général des Alpes-Maritimes en sait quelque chose. En 2009, ses ressources liées aux droits de mutation (324 M€ en 2008) avaient baissé d'un tiers !

Voir l'évolution des chiffres du marché immobilier azuréen au 3ème trimestre 2012

Les créations de cartes professionnelles se font plus rares

La forte baisse d’activité ne se traduit pas encore dans les chiffres préfectoraux, les fermetures d’agences immobilières étant, le plus souvent, différées à la fin de l’année. Il faudra donc attendre janvier 2013 pour connaître l’ampleur des difficultés économiques sur le nombre de cartes professionnelles. Mais déjà avec une moyenne d’un peu moins de 15 créations de cartes professionnelles immobilières par mois depuis le début de l’année 2012, contre plus de 20 par mois en 2011, la croissance du nombre d’intermédiaires immobiliers réglementés marque le pas dans le département. 

"On constate toutefois, dès à présent, des mesures d’économie drastiques faites par les agences sur leurs frais de fonctionnement, des fermetures d’établissements secondaires ou des départs à la retraite anticipés", souligne la FNAIM06. "Les premières victimes de cette conjoncture sont les détenteurs de cartes immobilières travaillant à domicile, qui avaient constitué l’essentiel des créations d’entreprise depuis 3 ans."

La FNAIM a tenu aussi à attirer l’attention des pouvoirs publics sur "la fragilité économique de ce type d’exercice d’activité et sur les risques qu’il peut faire courir au consommateur, en termes de compétence, de qualité de service et de pérennité d’exercice". Elle donne deux chiffres pour mémoire : en 2011, le nombre de cessations d’activité s’était élevé à 120 pour 246 créations. Près de 50%! "Ce turn-over important, alimenté par des conditions d’accès aux activités immobilières de moins en moins réglementées, n’est pas de nature à fiabiliser une profession porteuse de lourds enjeux financiers et juridiques pour la clientèle", en conclut la Fédération.

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