Rapide et "happy end" si l'on peut dire en tenant compte que, dans le temps, rien n'est jamais joué. Cette fois, cependant, les Adémiens de Sophia Antipolis ont été entendus : il n'est plus question de fermer le centre de l'ADEME à Valbonne. L'annonce de sa fermeture, fin janvier, avait provoqué un vif émoi parmi les quelque 90 personnes qui travaillent dans cet établissement à vocation nationale, axé plus particulièrement sur les questions de maîtrise de l'énergie et des énergies renouvelables. Pour l'écosystème azuréen, cette perspective de fermeture était d'autant plus mal reçue que l'ADEME est un élément fort, un maillon essentiel, avec notamment l'Eco-Vallée qui a pris l'axe stratégique du développement durable.
Le fer de lance de la transition énergétique

Face à la levée de boucliers qui avait suivi la menace de fermeture, le Pdg de l'ADEME était en effet venu une première fois sur le site de Sophia début février. Il y est revenu la semaine dernière et c'est à l'issue de cette seconde visite que le courrier a été envoyé. "J'ai pu mesurer sur place de l'ampleur du traumatisme et de la colère qu'avait provoqué la perspective de fermeture même à terme de Valbonne", explique Bruno Léchevin.
"Comme vous pouvez vous imaginer, j'ai été totalement conscient qu'au-delà du très haut niveau d'expertise des ademiens présents sur le site, ils sont extrêmement motivés et enracinés avec leur famille dans la région. Aussi, dans le cadre des réflexions qu'ils ont déjà engagées pour donner une perspective de pérennisation du site, je leur ai demandé de réfléchir à des propositions permettant une meilleure insertion de l'ADEME Valbonne avec d'autres acteurs présents sur Sophia Antipolis."
Défendre la pérennisation du site de Valbonne
C'est ce que Bruno Léchevin explique dans la lettre adressée aux Adémiens de la technopole. Il déclare ainsi avoir indiqué à la directrice de cabinet de la ministre et au secrétaire général du ministère "la proposition qui m’avait été faite, lors de l’assemblée du personnel de Valbonne du 10 février, d’élaborer dans les tout prochains mois une stratégie démontrant qu’il y avait un projet différent à construire pour Valbonne. Dans ces conditions, j’ai eu leur accord et suis donc en mesure de vous annoncer que notre position commune ADEME-ministère vis-à-vis de Bercy, de France Domaine et du CIE, sera de défendre la pérennisation du site de Valbonne".
Et d'ajouter qu'il "convient donc à présent que nous construisions un projet pour Valbonne qui ait un sens vis-à-vis de la stratégie de l’ADEME et qui soit en même temps soutenu par notre tutelle et audible par Bercy." Les premières réunions du groupe de travail interne dédié à l’élaboration d’un projet ont déjà eu lieu sur le site. L'idée, ainsi est de co-construire "un projet novateur, qui soit positif, volontariste et non défensif et qui puisse démontrer que le site de Valbonne peut avoir un avenir dans la zone de Sophia Antipolis. Les résultats auxquels nous aboutirons et que nous pourrons porter à l’extérieur de l’Agence seront également importants car nous ne sommes pas à l’abri d’un retour de flamme dans quelques mois ou dans quelques années" poursuit Bruno Léchevin.
"Ce projet pour Valbonne contribuera à l’élaboration en cours de la stratégie globale de l’ADEME. Quant à notre stratégie immobilière, elle en découlera ; sachant que, par ailleurs et désormais sans lien avec les perspectives du site de Valbonne, nous continuerons à étudier l’opportunité que pourrait constituer le site de Saint-Mandé afin de pérenniser une implantation du siège parisien dans un lieu à la fois proche de Paris et en adéquation avec nos valeurs".
- Lire l'article du 7 février dans WebTimeMedias.com : "Sophia : le centre de l'ADEME menacé de fermeture"