Gênes : relance de la privatisation de l’aéroport Cristoforo Colombo
L’aéroport de Gênes, qui fête ses 50 ans ce mois d’octobre, devrait changer de gestionnaire dans les prochains mois. Actionnaire majoritaire (60%), le port qui a besoin d’argent pour financer son programme d’investissement, a décidé de relancer le processus de privatisation. La CCI de Gênes et l’aéroport de Rome, les deux autres actionnaires, doivent faire connaître leur position.
Actionnaire à hauteur de 60% de la société gestionnaire de l’aéroport Cristoforo Colombo, le port de Gênes a décidé de relancer le processus de cession de la totalité de ses parts. L’appel d’offres devrait être publié dans les prochains jours. Auparavant, les deux autres actionnaires, l’aéroport de Rome (détenteur de 15% des parts) et la chambre de commerce de Gênes (25%) doivent faire connaître leurs intentions. Paolo Odone, président de la chambre consulaire, n’a jamais caché qu’il était davantage intéressé par une montée au capital que par une cession, alors que l’aéroport de Rome cherche à se désengager. Si ce dernier franchit le pas, la position de l’actionnaire consulaire s’en trouvera fragilisée, 75% des parts représentant la majorité qualifiée exigée pour les décisions les plus importantes.
Reste à savoir à quelles conditions sera lancé l’appel d’offres. La consultation lancée en 2011 n’a pas abouti, les offres ayant été retirées les unes après les autres. Les candidats à la reprise ayant considéré qu’ils n’avaient pas assez d’éléments pour s’engager sur une cession dont le prix était fixé à 30 M€ pour 60% des parts, assortie d’une clause sociale prévoyant le maintien de tous les emplois pour les dix prochaines années et d’un plan d’investissement conséquent à réaliser.
Une ébauche de coopération avec Nice Côte d’Azur
L’avenir de l’aéroport Colombo ne peut pas laisser indifférent son voisin niçois. Les deux plates-formes ont signé un accord de coopération en janvier 2012, basé sur la complémentarité de leurs dessertes et sur la possibilité de faire de Gênes, une base d’accueil du trafic affaires lorsque Nice et Cannes sont saturées.
Avec 1,4 millions de passagers en 2011, une croissance de trafic de 3,7% sur les huit premiers mois de l’année, l’aéroport génois reste une plate-forme modeste face à Nice Côte d’Azur, qui compte dépasser les 11 millions de passagers transportés en 2012. Pour autant, il fait désormais partie, depuis mars 2012, des aéroports classés parmi les plates-formes stratégiques pour la desserte de la péninsule italienne et le processus de privatisation ne devrait pas remettre en cause le programme d’extension (20 M€), ni le projet de plate-forme multimodale dont il est l’un des éléments majeurs à deux pas du nouveau pôle technologique sur la colline des Erzelli à l’ouest de Gênes.
Cinquante ans après sa création, l’aéroport Cristoforo Colombo pourrait prendre un nouvel envol.
Christiane NAVAS
