Hans was Heiri : un joyeux chaos au Théâtre de Nice

Zimmermann et de Perrot mettent le monde sans dessus dessous dans "Hans was Heiri' (DR © Mario del Curto)

Le Théâtre National de Nice propose, du 13 au 17 mars, Hans was Heiri, le spectacle renversant de Martin Zimmermann et Dimitri de Perrot, un duo d’artistes suisses qui travaillent ensemble depuis plus de 10 ans en créant un univers somptueux qui réjouit les publics du monde entier. Avec une formation d’artiste de cirque, le premier est plutôt un danseur contorsionniste, tandis que le second, musicien autodidacte, est un DJ prestidigitateur des platines et agitateur d’idées reçues. Les images et les sons leur tenant plus à cœur que les mots, ils sont parvenus à développer un langage théâtral sans mots, mais où, à coup de jongleries de corps et de sons, leurs pièces posent les mêmes questions identitaires sur l’être à la recherche de son nid et de son équilibre, mais dont la formulation reste modulable en fonction des expériences et du temps qui file. Acrobates et clowns, ils ont aussi cette griffe d’un Marcel Duchamp, désireux de faire d’une chaise le personnage central d’un univers en remue-ménage.

Le décor se fait acteur

Dans Hans was Heiri (expression suisse qui pourrait se traduire par c’est bonnet blanc ou blanc bonnet), le décor, sorte d’immense roue de hamster, se fait acteur et est le point de départ de l’histoire. Comme une maison de poupée, une boite carrée de 8 mètres de hauteur, fixée par l’arrière sur une roue géante, sert de lieu de pérégrination à 6 danseurs et acrobates qui défient les lois de l’apesanteur. Composée de 4 pièces égales, cette boite se présente comme une coupe d’immeuble dans lequel les habitants vaquent à leurs occupations quotidiennes. Rapidement, ces pièces deviennent des espaces de circulation dans lesquels les interprètes découvrent des portes et franchissent des passages secrets pour s’immiscer chez les voisins tandis que la boite se met à tourner, mue par un croquemitaine qui pédale à distance. Exagérations, déformations, surprises mettant le monde sans dessus dessous dans un joyeux chaos: les séquences se suivent dans ce spectacle où, avec beaucoup d’humour et d’espièglerie, Zimmermann et de Perrot s’intéressent à ce qui fait de nous des êtres singuliers, angoissés à l’idée de ressembler à son voisin.

Hans Was Heiri – Conception, mise en scène et décor de Martin Zimmermann et Dimitri de Perrot – Théâtre National de Nice – Mercredi 13, Vendredi 15 et samedi 16 mars à 20h30. Jeudi 14 mars à 19h30. Dimanche 17 mars à 15h.