Nice : la manifestation des pompiers dégénère (5 blessés et 5 interpellations)

Pompiers contre police : c'est un bien mauvais scénario qui s'est joué ce matin à proximité de la place Masséna à Nice lors d'une manifestation des sapeurs-pompiers niçois à propos de la réforme des retraites. Des heurts qui se sont soldés par cinq blessés (trois pompiers et deux policiers) et par cinq interpellations dont celle d'André Goretti, le président de la Fédération autonome des sapeurs-pompiers. Cinq personnes qui devaient être placées en garde à vue pour violences, comme l'a annoncé Christophe Marx, directeur de cabinet du préfet.

Depuis la mi-juin, les sapeurs-pompiers sont en "grève symbolique" pour protester contre une réforme des retraites qui ne prendrait pas en compte la pénibilité de leur travail. Ce matin, lors de l'une de leurs actions de protestation, la police aurait selon eux chargé les quelque 200 manifestants présents, sans qu'aucune provocation de leur part n'ait justifié la violence de cette charge, matraques en mains. La version de la préfecture est différente. Selon elle, ce serait les pompiers qui, en voulant franchir le cordon de police, auraient provoqué une réaction de défense. Pour la préfecture d'autre part, la manifestation n'ayant pas été déclarée, elle était de plus illégale.

Eric Ciotti lance un appel au calme

Ces débordements en plein cœur de Nice ont suscité des réactions de la classe politique. Président du SDIS 06 et président du Conseil général, Eric Ciotti a tenu, dans un communiqué,"à condamner sévèrement ces événements scandaleux, et à dénoncer la violence d’une toute petite minorité. Le droit de grève est un droit fondamental qui ne saurait être remis en cause, mais l’usage de la violence est purement inadmissible", ajoute Eric Ciotti. "Les revendications des sapeurs-pompiers relatives à la pénibilité de leur travail méritent un vrai débat mais ne peuvent en aucun cas légitimer la violence. J’en appelle à leur esprit de responsabilité syndicale, dans la mesure où le projet de loi sur les retraites doit être débattu à la rentrée prochaine au Parlement. Il y a un temps pour la grève, mais il y a aussi un temps pour le dialogue.

"Le Conseil général des Alpes-Maritimes, premier financeur du Sdis 06, a multiplié , ces dernières années, par trois les investissements et les moyens alloués, soucieux de la qualité des conditions de travail de nos soldats du feu. J’ai toujours été attentif aux demandes et aux revendications des sapeurs-pompiers et c’est dans cet esprit que je continuerai à agir vis à vis d’eux, mais aujourd’hui une étape a été franchie que je ne peux cautionner. Ces événements regrettables ne remettent nullement en cause la confiance que j’ai dans les sapeurs-pompiers professionnels et volontaires, qui sont fiers de leur métier, de leur uniforme et toujours prêts à prendre des risques pour garantir la sécurité de nos concitoyens et de nos biens, auxquels j’associe les personnels administratifs et techniques. Je lance solennellement un appel au calme afin que la violence ne l’emporte pas sur le dialogue social", conclut le président du Conseil général.

Patrick Allemand met en cause la nervosité croissante autour de la réforme des retraites

De son côté, Patrick Allemand, en tant que premier Secrétaire Fédéral du Parti Socialiste dans les Alpes-Maritimes, a évoqué la nervosité croissante autour du dossier sur la réforme des retraites. "Des incidents violents opposants pompiers et forces de l'ordre qui se sont déroulés Place Masséna à propos de la réforme des retraites, illustrent la nervosité croissante du gouvernement sur ce dossier", note Patrick Allemand. "Qu'en sera t-il le 7 septembre lors de la grande journée nationale d'action!"

"A force de dresser les Français les uns contre les autres, Nicolas Sarkozy a réussi à dresser la police contre les pompiers. Cette affaire est lamentable et affaiblit l'image des Institutions et de la République".