Bourse : Michel Ferrary (SKEMA) lance le "Femina Index"!

Posté mer 27/03/2013 - 08:22
Par admin

Professeur de Gestion des Ressources Humaines à SKEMA, Michel Ferrary persiste et signe. Auteur en 2008 d'une étude sur les entreprises du CAC 40 féminisée face à la crise, il a élargi son analyse et montre qu'une féminisation de l'encadrement dope la performance boursière de l'entreprise. Dans la foulée, il crée le Femina Index, un nouveau critère d’investissement basé sur le pourcentage de femmes dans l’encadrement!

Bourse : Michel Ferrary (SKEMA) lance le "Femina Index"!

Michel Ferrary, professeur de Gestion des Ressources Humaines à SKEMA Business School, persiste et signe : oui, les entreprises féminisées résistent mieux à la crise; oui la féminisation des entreprises est excellente pour l'évolution de leur cours en bourse. Cette idée-force, il l'avait déjà lancée en 2008 à partir d'une étude publiée en pleine crise financière et intitulée "CAC 40 : les entreprises féminisées résistent-elles mieux à la crise ?" Une question à laquelle il répondait positivement en démontrant que les femmes cadres étaient un facteur de résistance face à la crise boursière et que plus généralement la féminisation des entreprises était en corrélation avec l’évolution de leur cours en bourse.

Les entreprises qui emploient plus de 35% de femmes ont des performances supérieures

En 2009, aussi, il décide d’élargir son analyse. Il se pose alors la question suivante : "Les femmes influencent-elles les performances des entreprises ?". Au travers d’une analyse détaillée de grandes entreprises françaises cotées à la bourse de Paris, Michel Ferrary confirme sa première étude et réussit à prouver que les entreprises qui emploient plus de 35% de femmes ont des performances économiques supérieures aux entreprises qui n’atteignent pas cette taille critique de féminisation.

Ce n'est évidemment pas la seule étude publiée sur cette question. Mais toutes les autres études déjà publiées sur ces thématiques explorent le lien entre féminisation et performances financières de l’entreprise au travers de la féminisation des conseils d’administration ou des comités de direction. Michel Ferrary, lui, a souhaité proposer une analyse d’un genre nouveau : corréler la féminisation de l’encadrement de l’entreprise et sa performance boursière.

Dans sa démonstration, l’auteur insiste sur le fait que ce sont les cadres de l’entreprise qui contribuent à la mise en œuvre opérationnelle de la stratégie choisie par la Direction et qui assurent le fonctionnement de l’organisation. La féminisation de l’encadrement apparaît donc comme une caractéristique pérenne et difficilement modifiable à court terme par la Direction de l’entreprise (contrairement à la présence des femmes dans les conseils d’administration et les comités de direction). Pour lui, ce critère simple concerne toutes les entreprises sans distinction de secteur d’activité.

Un nouveau critère d'investissement : le Femina Index

En partant de ce postulat, Michel Ferrary a créé Femina Index, un critère d’investissement basé sur le pourcentage de femmes dans l’encadrement de l’entreprise. Le seuil minimum de féminisation de l’encadrement pour être intégré au Femina Index est de 35%. Parmi les entreprises du CAC40, en 2007, dix d’entre elles avaient un taux de féminisation de leur encadrement supérieur à 35% et ont été intégrées au Femina Index : Accor, Axa, BNP Paribas, Danone, L’Oréal, LVMH, PPR, Publicis, Sanofi, Société Générale.

Michel Ferrary a ainsi comparé, entre 2007 et 2012, ce portefeuille d’entreprises diversifié à l’indice de référence : le CAC40. Les résultats, démontre-t-il sont sans appel : entre 2007 et 2012, le portefeuille reproduisant le CAC40 a perdu 34,70% de sa valeur alors que celui composé des 10 entreprises dont l’encadrement est le plus féminisé n’a perdu que 5,28%.

Concrètement, 100 000 euros investis début janvier 2007 sur l’indice du CAC40 représenteraient 65 300 euros le 31.12.2012 contre 94 720 euros s’ils avaient été investis sur le Femina Index. Cette analyse, estime Michel Ferrary, confirme qu’une stratégie d’investissement peut être à la fois responsable et rentable lorsqu’elle est basée sur le critère de la féminisation de l’encadrement. Promouvoir la diversité et favoriser la promotion des femmes dans les postes à responsabilité peut contribuer à la performance financière des entreprises. CQFD.

Pour consulter l’étude complète du Pr Michel Ferrary : cliquez ici

Michel Ferrary en bref

Michel Ferrary est professeur de Management et de Gestion des Ressources Humaines à SKEMA Business School depuis 2001 et à  l’Université de Genève depuis 2010. Il est le fondateur et le directeur de l’Observatoire de la Féminisation des Entreprises. Son parcours académique est exemplaire : Docteur en Sciences de Gestion (HEC Paris - 1997), HDR ; il a enseigné dans les plus Grandes Ecoles françaises et est reçu en tant que professeur visitant dans les plus prestigieuses universités américaines (Harvard et Stanford).

Il a également réalisé différentes missions de conseils pour Gemini Consulting auprès de grands comptes (Paribas, Crédit Lyonnais, Société Générale, Banca Commerciale Italiana, Société Marseillaise de Crédit, Alcatel, ECMS-France Télécom. Michel Ferrary axe ses principales recherches dans les domaines tels la sociologie et l’économie des organisations, le management des ressources humaines, le management des réseaux sociaux, et l’entrepreneuriat...

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