Nice : la grève des TER est finie !

La grève est finie. Les conducteurs de TER de Nice ont approuvé hier vendredi l'accord de sortie de crise qui avait été signé la veille en find d'après-midi après des négociations marathon (plus de 20 heures !) entre les représentants de la direction nationale de la Sncf et les syndicats niçois. Le trafic a donc pu revenir peu à peu à la normale dans l'après-midi de vendredi. Ainsi se solde un mouvement qui a duré près de deux mois, avec une alternance de journées "dures" (un TER sur 4 en circulation) et plus "molles" (un train sur deux) !

Les grévistes ont suivi hier leurs représentants syndicaux. Lors de leur assemblée générale, ils ont voté pour la fin du mouvement par 68 voix pour et 2 contre. L'accord prévoit, pour faire face au cadencement (un train tous les 15 mn aux heures de pointe ce qui entraîne 20% de trains supplémentaires), la mise en formation de 24 conducteurs issus du "bassin d'emploi niçois" est-il précisé. Il est prévu aussi, selon le texte signé, une journée de roulement "à la fois moins pénible et plus sécuritaire". Les conducteurs ont entre autres pu obtenir une limitation du nombre de kilomètres à parcourir chaque jour (ils assuraient qu'une vigilance optimale ne peut aller au-delà de 200 km et 63 arrêts en gare dans une journée de travail) .Les syndicats estiment aussi avoir obtenu satisfaction sur la majorité de leurs revendications.

Ce conflit social de Nice, quant à lui, devrait rester dans les annales de la lutte syndicale. Les syndicats de conducteurs de trains niçois ont été les premiers à exploiter habilement les failles de la nouvelle loi sur le service minimum. Le petit groupe très motivé de 70 grévistes a pu ainsi, à lui seul, gagner le bras de fer avec la Sncf. Lors de l'assemblée générale de fin de grève, les syndicats ont aussi parlé d'une grande victoire. Victoire dans la bataille de l'opinion publique. Victoire sur le plan juridique aussi, la Sncf ayant perdu l'assignation en référé des 3 syndicats et de 13 grévistes pour exercice abusif de la grève. Une double victoire certes. Mais à quel prix pour la fiabilité du service public ? Les quelque 30.000 usagers qui ont été embarqués contre leur gré dans la galère ne sont pas près d'oublier ces deux mois d'enfer.