"Nice, la belle" : sa candidature au patrimoine mondial retenue!

Lancée en 2012 et pilotée par Jean-Jacques Aillagon, la candidature "Nice, capitale du tourisme de Riviera" a été retenue par le gouvernement français qui la présentera au Comité du Patrimoine Mondial en juillet 2021. La reconnaissance d'un phénomène de civilisation (la naissance du tourisme) qui comme le souligne Christian Estrosi, maire, "a été propice à la création d’un patrimoine original, porteur d’une valeur universelle exceptionnelle."

Nice bord de mer

Un grand pas pour l'inscription de Nice sur la Liste du patrimoine mondial : le gouvernement français a retenu la candidature de "Nice, capitale du tourisme de Riviera" pour la présenter à l’UNESCO. Le Comité du Patrimoine Mondial pourra ainsi, dès 2021, lors de sa session plénière, se prononcer sur cette candidature après son instruction par les experts de l’ICOMOS. (Photo DR)

Un parcours qu'a suivi Grasse

C'est un parcours qu'avait suivi avec succès Grasse qui cherchait à faire reconnaître l'excellence de ses savoir-faire liés au parfum. La France avait retenu la candidature en novembre 2016 et c'est fin novembre 2018, après dix ans de procédures, que les experts du comité de l'UNESCO reconnaissaient officiellement la qualité des savoir-faire grassois dans la culture de la plante à parfum, la connaissance des matières premières et leur transformation et l'art de composer le parfum.

A Nice, un ensemble urbain de près de 600 hectares

A Nice, l'objet de la candidature engagée en 2012 et pilotée par l'ancien ministre Jean-Jacques Aillagon, n'est pas le même. Comme l'a rappelé Christian Estrosi, qui s'est réjoui de cette grande avancée, il s'agit de "l’ensemble urbain de près de 600 hectares constitué, de 1760 à nos jours, par deux siècles et demi d’activité touristique et par le rôle exclusif que celle-ci a joué dans le développement urbain de Nice.

Cet ensemble", ajoute le maire de Nice, "se caractérise par son urbanisme régulé, ses espaces verts plantés d’essences exotiques, ses promenades au premier rang desquelles l’emblématique Promenade des Anglais, son patrimoine de villégiature, reflet d’apports venus du monde entier, avec ses villas, ses hôtels, ses palaces, ses palais, ses immeubles d’agrément, ainsi que ses lieux de cultes et de sociabilité".

Un nouveau type d'urbanisme destiné à la villégiature d'hiver, puis au tourisme d'été

"Le tourisme, phénomène majeur du monde contemporain et dont les excès sont parfois déplorés, a également été propice à la création d’un patrimoine original, porteur d’une valeur universelle exceptionnelle. Nice en témoigne". C’est ce qu'ont d'ailleurs retenu Jean-Yves le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, et le ministre de la Culture Franck Riester.

Dans un communiqué, ils expliquent que "c'est à Nice qu’est apparu, à la fin du XVIIIe siècle, un nouveau type d’urbanisme destiné à la villégiature d’hiver, puis, dans un second temps, au tourisme d’été. Sur un site exceptionnel, entre mer et montagne, s’est constituée (…) une ville nouvelle et cosmopolite dont le développement a été, entre 1760 et 1960, déterminé par la fonction de villégiature".

"Le modèle de référence"

Pour eux, Nice est la "capitale du tourisme de Riviera" et "constitue le modèle de référence". "Il s’agit de reconnaître la valeur patrimoniale d’un type d’urbanisme inédit : cosmopolite et orienté vers les loisirs. Ce qui s’est joué à Nice à partir de la fin du XVIIIe siècle, c’est l’invention d’une part importante de notre modernité", concluent-ils. La candidature de Nice devrait être étudiée par le Comité du Patrimoine mondial de l’Unesco en juillet 2021.

Jean-Jacques Aillagon : le témoignage d'un phénomène de civilisation

"Au cours des dernières décennies, l’UNESCO a inscrit sur la Liste du patrimoine mondial un certain nombre de sites qui témoignent de grands phénomènes de civilisation" écrit Jean-Jacques Aillagon sur le site Web de la candidature. "Pour ne citer que des sites français, on peut évoquer Albi qui témoigne de l’influence du pouvoir épiscopal dans l'organisation des villes médiévales, Versailles, devenu le symbole même de la scénographie architecturée de l'espace naturel et urbain par un pouvoir royal, Bordeaux, reflet de la pensée du siècle des Lumières, ou encore le Havre, modèle même d'une ville de la Reconstruction."

"L'inscription de Nice, capitale du tourisme de Riviera, permettrait, de la même façon, d'inscrire sur la Liste du patrimoine mondial un nouveau bien culturel, lui aussi issu d'un phénomène de civilisation, en l’occurrence l’avènement puis le développement, au sein des sociétés modernes, de la villégiature d'abord, puis de ce que nous appelons aujourd’hui le tourisme."

Autre site azuréen qui s'est lancé dans une candidature au Patrimoine mondial : Cannes, qui cherche à y inscrire la beauté de ses îles de Lérins.

Quant à la candidature des Alpes de la Méditerranée, qui couvrait le Parc National du Mercantour, le parc italien Alpi Marittime et le domaine marin de la Principauté de Monaco (plus de 80 communes étendues sur plus de 200 000 hectares) elle a été retirée en juillet dernier, avant la 43e session du Comité du patrimoine Mondial de l'Unesco à Bakou en Azerbaïdjan. Les experts de l'UICN (Union internationale pour la conservation de la Nature) avaient émis un avis défavorable, notamment au niveau de la protection des roches et de la difficulté de la gestion de l'ensemble vu la multitude de gestionnaires. Le dossier sera retravaillé.

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