Aéroport de Nice : le trafic en plongée de 70 % en 2020
Tout le monde s'attendait évidemment à une forte chute du trafic de l'aéroport de Nice plombé par la pandémie. Mais c'est la fourchette basse de prévisions revues sans cesse à la baisse qui a prévalu. Avec 4,58 millions de passagers en 2020 contre 14,48 millions en 2019, l'aéroport Nice Côte d'Azur connaît sa pire année depuis sa naissance.
Les chiffres sont tombés pour l'aéroport Nice Côte d'Azur : 4,58 millions de passagers en 2020. La grande plongée! Loin, bien loin du résultat de 2019, l'année d'avant Covid (14,48 millions) et de la barre des 15 millions de passagers que la plateforme azuréenne pouvait espérer passer en 2020. C'est ainsi l'hypothèse basse de trafic qui a été réalisée. Car après le premier couvre-feu de mars qui avait mis l'aéroport pratiquement à l'arrêt et avait conduit à la fermeture du Terminal 1, les prévisions de trafic annuel se sont réduites au fil des prolongations de la pandémie.
Ces prévisions sont passées de 7 millions au début de l'été à 6 millions en septembre, puis 5 en novembre. Et si fin décembre, comme pendant une courte partie de l'été (du 15 juillet au 15 août), le trafic avait pu reprendre un tout petit peu de couleur, c'est bien en dessous de 5 millions que l'année s'est terminée. En 2020, l'aéroport azuréen aura donc perdu 70% de son trafic. Gigantesque. Du jamais vu évidemment en temps de paix.
Les raisons de cette chute vertigineuse sont connues et Nice ferait même un peu mieux que la plupart des aéroports européens de tailles comparables. Pour la Côte d'Azur, se sont cumulés la fermeture des frontières et l'arrêt de pratiquement tous les vols intercontinentaux, l'annulation des grands événements (salons, festivités, congrès…), les confinements et reconfinements en France et même le Brexit qui a fragilisé encore plus la ligne Nice-Londres, première ligne internationale de l'aéroport.
Et 2021 ? Il est possible évidemment de penser que le trafic va commencer à se redresser à l'approche de l'été en fonction de l'amélioration des conditions sanitaires grâce en particulier au vaccin. Mais pour éviter les licenciements, Franck Goldnadel, le nouveau président de la société aéroportuaire, a mis en place fin décembre un "accord d'activité partielle longue durée" (APLD prévu dans le plan de relance) pour garder sur place, quand la reprise viendra, les précieuses compétences et le savoir-faire accumulé.
Au total 560 salariés dépendant exclusivement de la société aéroportuaire sont concernés. Mais l'aéroport représente un écosystème beaucoup plus large d'environ 8.000 personnes avec les commerces, sociétés de nettoyage, de maintenance, représentants des compagnies aériennes, services aéroportuaires…., écosystème qui risque de beaucoup souffrir. Quant au projet d'extension du Terminal 2, rendu urgent pour faire face à l'augmentation du trafic (la plateforme était conçue pour un trafic de l'ordre de 14 millions de passagers, chiffre qui avait été déjà dépassé), il reste maintenu. Mais Franck Goldnadel l'avait rappelé en fin d'année dernière, il "n'est plus sous la pression d'un planning imposé par le trafic".