Christian Tordo, personnalité emblématique du high tech azuréen

Posté jeu 31/01/2008 - 06:15
Par admin

Avec Christian Tordo, directeur général France de Texas Instruments, personnalité emblématique du high tech azuréen, vous trouverez le premier d'une série d'entretiens avec de grands acteurs de l'économie azuréenne. Ils sont réalisés par Dominique Perron Rousset, une spécialiste de l'image. Nous les avons intitulés "Les entretiens privés de DPR".

Christian Tordo, personnalité emblématique du high tech azuréen

Fondatrice à Sophia Antipolis de Tara Communication, cabinet conseil en image et management, spécialisé en communication financière, Dominique Perron Rousset a cherché à mieux vous faire connaître ceux ou celles qui font l'économie de la Côte d'Azur.

Son "plus" : un regard de spécialiste de l'image. Le dialogue engagé, le questionnaire de Proust auquel elle soumet ses interlocuteurs et ses propres observations, lui permettent de retracer l'environnement de ces personnes, de découvrir plus en profondeur leur personnalité et certaines de leurs intuitions, de voir ce qu'ils font ou ont fait pour améliorer leur image. La fréquence de cette chronique sera d'un "entretien" tous les deux mois environ.

L’environnement

Perché sur les hauteurs de Villeneuve-Loubet, le bâtiment de Texas Instruments, construit en 1964, se dresse sur un large plateau dominant la mer. La sécurité est de mise à TI et, après la remise d’un badge, l'assistante de Christian Tordo, vient me chercher pour me guider à travers les dédales de l’"open space", jusqu’à "son Patron".

Souriant, Christian Tordo m’accueille dans son bureau de taille modeste, contrastant avec les espaces ouverts. Derrière lui, plusieurs photos de famille sont accrochées au mur et, face à lui, deux grandes reproductions, l’une de Juan Miro, l’autre de Nicolas de Staël.

 

L’image de Christian Tordo et de son entreprise

DPR- Au sein de votre entreprise comment pensez-vous être perçu ?

CT – Je n’ai pas vraiment d’idées, chez TI le rôle d’un DG est organisé de manière verticale. Je ne me suis pas posé la question.

Comment souhaiteriez-vous être perçu ?

Sans langue de bois, je pense que je suis une personne qui suit les valeurs pérennes, au cœur de TI, depuis sa création - ETHIQUE – INNOVATION – ENGAGEMENT.

Je souhaiterais être perçu comme portant ces valeurs qui sont le reflet de TI, qui font son succès et, qui sont au cœur des préoccupations sociétales, actuelles.

Sur quels points, personnellement, travaillez-vous pour y arriver et progresser ?

Sur les valeurs sur lesquelles je peux le plus agir, l’éthique et l’engagement, notamment. Mais aussi en groupe, lors de prises de décisions avec l’équipe de management du site et les partenaires sociaux. L’engagement en interne pour continuer à avancer, à s’améliorer et, vis à vis de l’extérieur de ce que doit être l’entreprise par rapport à un cadre territorial.

Auprès de vos clients, à votre avis, comment votre entreprise est-elle perçue ?

Comme une entreprise attentive aux besoins de ses clients. Nous souhaitons travailler avec eux pour des intérêts mutuels. Notre équipe de communication est extrêmement sensible à la satisfaction de nos client

A votre avis, sur quel point votre entreprise, devrait-elle s’améliorer ?

On peut toujours s’améliorer. Mieux anticiper les besoins de nos clients et, peut-être, être plus attentifs aux innovations de marché (exemple : i.pod). Améliorer notre capacité à saisir, rapidement, l’importance de ces nouveaux marchés et y prendre des positions fortes.

Et vous, toujours par rapport à vos clients, pensez-vous nécessaire de vous améliorer ?

Je ne vois pas beaucoup les clients car cela ne fait pas partie de mon rôle défini par la société. Néanmoins, lorsque je les rencontre de manière vraiment ponctuelle, je pense que cela se passe, plutôt, bien.

A l’extérieur de l’entreprise, quelle image pensez-vous véhiculer, personnellement ?

Je pense avoir une image de rigueur intellectuelle, d’éthique et d’intérêt affirmé pour la vie du territoire sur lequel l’entreprise opère.

Concernant l’éthique, j’apporte beaucoup d’importance sur la manière dont on traite les gens avec la prise en compte de leur statut d’être humain et, de leur personnalité.

Pourriez-vous être gêné ou blessé par une opinion négative sur votre attitude ?

Oui, tout à fait, surtout si l’opinion est partagée et, défavorable sur ces deux éléments, en particulier, l’éthique.

Que pensez-vous devoir améliorer, en terme d’image ?

La proximité avec les gens car je ne me livre pas facilement et, je pense que pour être proche des gens, il faut s’ouvrir davantage à eux.

Aimeriez-vous changer et comment vous y prenez-vous ?

D’abord, j’en ai conscience, j’essaye de faire le mieux possible, de progresser et, notamment, aujourd’hui. Ce n’est pas facile pour moi…, c’est ma personnalité. C’est une difficulté d’avoir de la retenue dans mes relations avec les autres et, par moment, cela peut être un manque qu’il est important de compenser.

 

Le nouveau choix de vie de Christian Tordo

Concernant votre futur projet, vous êtes sur la liste de Christian ESTROSI pour l’investiture à la mairie de NICE : Allez-vous quitter votre société ?

Absolument pas. Je sais que cela va entraîner un surcroît de travail mais dans la hiérarchie de mes choix, mon rôle au sein de TI est prioritaire. Je serai, néanmoins, très engagé dans l’équipe de Christian ESTROSI, de manière compatible avec mes activités professionnelles. Ce qui me semble important, c’est d’apporter dans ce rôle nouveau pour moi, l’éclairage sur le monde, sur son évolution et sur les conséquences de ces évolutions sur la marche de la Cité, telles que je peux les percevoir à travers mon activité professionnelle.

Pourquoi ce choix, d’entrer en politique ?

Je ne le conçois pas comme une entrée en politique : La gestion d’une municipalité, c’est travailler pour l’intérêt général des gens, des entreprises qui la composent, au delà de toute considération partisane. De ce point de vue, cet engagement, dans mon esprit, se situe dans la continuité que j’ai entrepris dans la société civile que ce soit au travers de Telecom Valley , du Pole de Compétitivité SCS, ou dans le cadre des organismes représentatifs du monde Patronal.

Qu’en attendez-vous et que souhaiteriez-vous apporter ?

Je pense pouvoir apporter ma compréhension, mon expérience de ce que veut dire, aujourd’hui, la globalisation du monde et, qui touche toutes les activités, marchandes ou non marchandes, mais aussi toutes les institutions quelque soit leurs formes institutionnelles ..

NICE, de manière générale, la CANCA, le département, la région et la France ne peuvent ignorer les effets que peuvent avoir cette globalisation.

Apporter, aussi, une vision économique des problèmes qui peuvent se poser à la gestion d’une Ville.

Ce que j’en attends, c’est de pouvoir engager cette action avec Christian ESTROSI, comme Maire de NICE, qui a déjà démontré sa volonté de faire avancer les dossiers dans un souci d’efficacité, de transparence et de proximité. Son action comme Président du Conseil General en est la preuve incontestable.

De ce point de vue, travailler à ses côtés, me semble aussi pouvoir donner plus d’ampleur aux idées et aux valeurs que je peux apporter pour l’avenir de NICE.

 

La question d’actualité

Quel est votre avis sur les 35 h et la compétitivité des entreprises françaises et, plus particulièrement, des entreprises de la Côte d’Azur ?

Je ne cache pas que je suis, totalement, opposé aux 35 h. Elles étaient la conséquence d’un raisonnement économique, social et politique, faux. Pour preuve aucun autre pays au monde n’a saisi l’opportunité pour faire la même chose. C’est, pour moi, le point important. Faut-il les abroger ? La France est un des rares pays développés, avec la Belgique, je crois, à avoir institué une durée légale du travail. Il y a, par contre, des législations sur la durée maximum du travail…

Considérer le fait de réguler la durée du travail, par la loi, impliquait pour les entreprises, quelque soit leur taille et leurs domaines d’activités, que leur exposition à la concurrence internationale devait être traitée de la même façon. C’était, donc, considérer qu’elles étaient toutes identiques, ce qui est une aberration. Tous les gouvernements ont essayé de détricoter cette loi, il faut, à mon avis, l’abroger plutôt que continuer à bâtir des usines à gaz pour en limiter les effets nocifs.

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