Emplois de l’ex-épouse d’Eric Ciotti : le parquet national financier ouvre une enquête

Reprises par la plupart des médias français, les suspicions d’emplois fictifs et de conflits d’intérêt concernant l’ex-épouse d’Eric Ciotti, député niçois et candidat à la présidence du parti des Républicains, feront l’objet d’une enquête du parquet national financier qui veut "vérifier le bien-fondé des éléments parus dans la presse".

Eric Ciotti

A un peu plus d’une semaine à peine de l'élection du président du parti des Républicains, prévue les 3 et 4 décembre, l’affaire des rémunérations de Caroline Magne, l’ancienne épouse d’Eric Ciotti, s'emballe et vient déstabiliser le député de Nice. Partie d’un article du Canard Enchaîné mercredi dernier (même début que pour François Fillon), les suspicions d’emplois fictifs et de conflits d’intérêt ont été repris par la plupart des médias français. Avec une accélération aujourd’hui : le Parquet national financier a ouvert une enquête préliminaire notamment pour détournement de fonds publics pour "vérifier le bien-fondé des éléments parus dans la presse". (Photo capture d'écran : Eric Ciotti lors de sa candidature à la primaire l'an dernier).

Ce que pointe le Canard Enchaîné ?

Ce que pointait le Canard Enchaîné qui compare la situation à celle de Pénélope Fillon ? Selon l’hebdomadaire satirique, l’épouse d’Eric Ciotti, spécialisée dans la communication, a cumulé divers emplois auprès du député ou d'alliés politiques de 2007 à 2011 dont plusieurs postes en direct avec ce dernier.

Pour l’exemple, en 2007, lorsqu’il a été élu député pour la première fois (à l’époque, les emplois familiaux n’étaient pas interdits à l’Assemblée), le Canard relève que Caroline Magne devient assistante parlementaire d’Eric Ciotti (à temps partiel a souligné ce dernier) alors qu’elle était déjà attachée de presse de Christian Estrosi, le maire de Nice et employée au Conseil départemental des Alpes-Maritimes dont Eric Ciotti devient président en 2008. Ensuite, fin 2008, Caroline Magne est promue directrice adjointe du cabinet de Christian Estrosi, puis intègre en 2009 l’équipe de pilotage de la communauté urbaine de Nice. Celà jusqu’en 2011. 

Une enquête détaillée de Libé sur les emplois et leurs montants

En réponse à cet article, Eric Ciotti a fermement nié toute infraction, estimant avoir été “bassement attaqué”. Il a expliqué avoir employé Caroline Magne comme collaboratrice parlementaire "à temps très partiel" et "dans le strict respect des lois et règlements". Son emploi "en circonscription" atteignait "5h25 par semaine", assure-t-il, avec des cumuls d’activité qui n’ont jamais dépassé les 44 heures hebdomadaires légales de travail. 

Ce que vient contredire Libération d’aujourd’hui. Dans son enquête sur les emplois occupés et leurs montants, le quotidien parle d'un cumul d’emplois qui a atteint 46 heures hebdomadaires. Il fait aussi le calcul de ce qu’a rapporté en particulier le travail de collaboratrice parlementaire. Réglé 20.000 euros par an, pour 5,5 heures par semaine, cela représente une rémunération de 70 euros brut de l'heure, soit huit fois le smic horaire de l'époque, souligne Libé. 

 

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