François Bayrou à Sophia : "Les entrepreneurs sont ceux qui vont réarmer la production française "

François Bayrou, Face à François Hollande et Nicolas Sarkozy qui occupent très largement le terrain, votre campagne a-t-elle atteint sa vitesse de croisière ?

On rentre dans le dur de la campagne parce que les français en on par-dessus la tête du duel Sarkozy Hollande qu’on essaye de leur imposer. Ils ont besoin d’un autre choix et nous sommes le seul choix alternatif éligible. En plus, je viens de lancer dans le débat une idée très importante qui est celle de la moralisation de la vie publique par un référendum qui sera organisé le 10 juin.

Pourquoi aller si vite pour ce référendum ?

Elu le 6 mai, en 4 semaines, on aura réglé les questions qui traînent depuis si longtemps sur le cumul des mandats, la présence de parlementaires à l’Assemblée, le nombre de parlementaires, la reconnaissance du vote blanc, l’interdiction du mélange entre les intérêts  privés et l’intérêt public. C’est le seul moyen de faire que les deux partis, qui tiennent le pouvoir depuis 50 ans, ne puissent pas empêcher cette moralisation de se faire.

Après une belle progression à la suite de votre déclaration de candidatures, vos scores dans les sondages plafonnent. Cela ne vous inquiète pas ?

Comme vous le voyez, actuellement Hollande baisse, Sarkozy ne gagne pas malgré une entrée en campagne très importante. Même Marine Le Pen baisse. Il y a un temps d’indécision qui ne durera pas parce que les français vont se saisir de la campagne électorale pour faire passe ce dont ils ont besoin. Produire en France, instruire en France et moraliser la vie publique, cela fait 3 orientations qui me démarquent nettement des autres et en plus, cela oblige les deux partis du pouvoir éternel à réfléchir à leurs erreurs ou à leurs dérives.

Le produire en France est essentiel à vos yeux ?

C’est simple, si on ne se remet pas à produire en France, nous sommes fichus. Quand vous avez près de 5 millions de personnes au chômage, quand vous avez le pouvoir d’achat qui s’effondre, vous avez besoin de décider qu’on va corriger ce qui nous a amené là et ce qui nous a amené là, c’est qu’on ne produit plus dans notre pays. On va relever le défi de la production, réimplanter des productions qui ont disparu et cela ne peut se faire que par une grande volonté nationale.   

Vous venez de rencontrer des entrepreneurs. Ils doivent être au cœur du réarmement de la production française?

En rencontrant des entrepreneurs et des chercheurs à Sophia Antipolis, c’est cette question que l’on traite. Ceux qui prennent des risques, qui créent des entreprises, qui découvrent des produits, se sont ceux qui vont réarmer la France sur le produire, c'est-à-dire le premier défi que l’on doit relever pour s’en sortir.

Vous souhaitez que les PME travaillent en réseau avec les grands groupes ?

C’est nécessaire car les grands groupes ont beaucoup de brevets, ils savent affronter la concurrence du monde, ils ont des réseaux de distribution. Une petite entreprise ne peut pas découvrir tout cela. Il faut donc qu’il y ait un réseau où les grands groupes prennent sous leur aile protectrice un certain nombre de PME et qu’ils puissent ainsi déployer toute la force de la France le jour où elle se remettra à produire.