Intempéries : Paca, Ligurie, Piémont, même combat

Posté lun 07/11/2011 - 11:15
Par admin

Après les « Cinque Terre », Gênes a été balayée vendredi par des coulées de boues qui ont fait six victimes, des femmes et des enfants à la sortie de l’école. La province de Turin et le Piémont se préparent à la crue du Po. Les Alpes-Maritimes et le Var sont en partie sous l’eau. Il serait temps pour les trois régions Paca, Ligurie, Piémont de travailler ensemble pour anticiper les situations de crise et réaliser les chantiers nécessaires afin d'éviter de nouveaux drames.

Intempéries : Paca, Ligurie, Piémont, même combat

Les dégâts dans les rues de Gênes après les inondations du 4 novembre 2011 (photo DR)

Opinion. Les écoles resteront fermées aujourd’hui dans les provinces de Turin et de Gênes. Dans la capitale ligure, c’est une journée de deuil après la mort des six victimes emportées le 4 novembre par les flots de boue qui ont déferlé sur certains quartiers de la ville. L’heure est aussi à la polémique. Pourquoi, malgré l’alerte donnée par les services météorologiques, les mesures adoptées n’ont-elles pas été à la hauteur ? Il était un peu plus de treize heures, vendredi, quand l’énorme vague de boue est descendue sur la ville, engloutissant sur son passage une maman et ses deux petites filles qui venaient de sortir de l’école. Après la tragédie des « Cinque Terre » quelques jours avant, les pouvoirs publics étaient pourtant au fait du danger.

Au Piémont, le drame de Gênes a servi de leçon. Face à la crue du Po qui menace, pour la seule province de Turin, une centaine de communes, écoles et universités resteront fermées aujourd’hui, les appels à réduire les déplacements se multiplient. La situation est pour le moment sous contrôle mais le fleuve a atteint le niveau 3 sur 4 de la cote d’alerte. L’espoir vient des rizières de la province voisine de Vercelli qui pourraient amortir la crue en absorbant une partie des eaux du fleuve.

Un chantier pour l’euro-région Alpes-Méditerranée

Crues, inondations, éboulements, des centaines de millions d’euros de dégâts et surtout des pertes humaines, le scénario se répète de plus en plus souvent sur les côtes méditerranéennes et sur leur arrière-pays. L’Italie n’en a pas l’exclusivité, la France n’est pas épargnée comme on a pu le constater ces derniers jours dans le Var et les Alpes-Maritimes. A l’urbanisation anarchique s’ajoutent les désordres du climat pour donner une plus grande ampleur aux catastrophes naturelles.  Les scientifiques se mobilisent sur le sujet mais les pouvoirs publics restent à la traîne. En Italie, le plan d’un milliard d’euros adopté, en 2009, au niveau national pour réaliser les travaux nécessaires sur certains des bassins hydrogéologiques a fait les frais des coupes budgétaires, comme le précise le quotidien « Il fatto quotidiano ».

Alors que l’Euro-région Alpes-Méditerranée (Ligurie, Piémont, Val d’Aoste, PACA et Rhône Alpes) reste obstinément aux abonnés absents depuis sa création, en 2007, voilà une urgence dont elle pourrait et devrait s’emparer. Paca, Ligurie et Piémont sont confrontées aux mêmes problèmes. Pourquoi ne pas travailler et avancer ensemble sur ces chantiers avec le soutien des pôles de compétitivité et des universités pour anticiper les crises (la mobilisation s’est limitée jusqu'à présent à la création d’un groupe technique bien discret !). L’union fait la force dit-on, plus encore lorsqu’il s’agit d’une euro-région qui revendique un poids économique de près de 500 milliards d’euros (supérieur au PIB des Pays-Bas !). Les citoyens d’Alpes-Méditerranée, pour une fois, n’auraient pas à regretter la création d’un « machin » par lequel ils se sentiraient enfin concernés.    

Christiane Navas

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