Les "hackers", chevaliers d'un "capitalisme cognitif" (Le Monde)

Ne pas confondre "hacker" et "cracker". Reprise par Le Monde (voir l'article L'éthique hacker, nouveau paradigme social) une étude de la revue Multitudes publiée dans son numéro de mars-avril 2002, réserve le terme de "pirates" aux "crackers" et voit les "hackers" comme les véritables porteurs de l'esprit du web. Des "activistes" du Réseau qui seraient en train de bouleverser le capitalisme".Revenant sur le livre du Finlandais Pekka Himanen ("L'Ethique hacker" chez Exils), l'économiste français Pascal Jolivet, oppose "l'"éthique hacker" à l'"éthique protestante" du travail, qui est à la base du capitalisme contemporain. Ainsi, alors que le travail, selon l'approche protestante, est défini comme une finalité morale, une fin en soi, l'éthique hacker serait fondée sur des pratiques sociales innovantes, comme la production coopérative en réseau de logiciels libres, et une relation alternative au travail non motivée par l'argent, mais par la passion, le jeu ou encore le plaisir".Quant au directeur de la revue, Yann Moulier Boutang, qui apporte une conclusion à l'article du journal Le Monde, "cette "révolution technologique" est la conséquence d'une mutation du salariat, fruit d'un basculement du capitalisme industriel, qui s'appuie sur le travail salarié, vers un "capitalisme cognitif", reposant sur la production et l'échange de savoirs et les processus d'intelligence collective."