Sophia prépare le déconfinement et table sur sa "résilience"

La technopole s'est mise massivement au télétravail dès le début du confinement. Egalement impactée par la pandémie qui touche particulièrement son activité numérique liée au tourisme et à l'aérien, elle prépare maintenant le retour des salariés en entreprise. Face à la crise économique qui commence, elle compte sur les besoins engendrés par l'accélération de la transition numérique dans le monde d'après coronavirus.

Sophia Vue aérienne

Si la Métropole Nice Côte d'Azur communique beaucoup dans cette crise sanitaire, la CASA (Communauté d'Agglomération Sophia Antipolis) est restée quant à elle très discrète. La technopole, dont l'activité numérique est liée aussi au voyage et au tourisme, se trouve néanmoins également impactée par la pandémie. Parti massivement en télétravail depuis le début du confinement (c'est son domaine), Sophia Antipolis aujourd'hui se prépare, comme le reste de l'économie française, à un retour des salariés en entreprise avec les nouvelles contraintes imposées par la circulation du coronavirus.

90% des salariés de Sophia en télétravail dès le début du confinement

Pour assurer cette reprise, une réunion de travail s’est tenue en fin de semaine dernière en présence de représentants de Sophia Club Entreprises (SCE), du président de la CASA, Jean Leonetti, et d'Alexandre Follot, directeur général du SYMISA. L'occasion de faire un point sur cette crise sans précédent et de s'assurer de la "résilience" de la technopole.

Pour Frédéric André, président de SCE "le télétravail massif (à hauteur de 90% des salariés de Sophia) s’est mis en place très facilement et très rapidement". Même la CASA, qui avait déjà commencé une expérimentation de télétravail (une journée par semaine pour une partie des effectifs), a pu basculer à quasiment 100% de télétravail dès le mercredi 18 mars, au lendemain du confinement.

 

Parmi les constats qui ont été faits, il ressort qu'Amadeus et Air France, placés sur le créneau d'un secteur aérien à l'arrêt, se retrouvent bien entendu aux premières loges des entreprises durement frappées par la crise sanitaire du coronavirus. Plusieurs entreprises d’ingénierie numérique ("ESN") ont également dû faire face à une demande en forte baisse (Amadeus notamment a arrêté environ 70% de sous-traitance informatique, mais n'a mis aucun de ses collaborateurs en chômage technique).

Mais pour bon nombre d’établissements de R&D, les projets ont été poursuivis en télétravail, un outil bien connu des entreprises sophipolitaines, cette fois déployé à grande échelle. Un bémol cependant avec d'autres services qui n'ont pas la soupape du télétravail, comme la restauration et l’hostellerie et qui sont également durement touchés.

Un retour progressif des salariés en entreprise

"A présent, nous préparons l’après 11 mai, date à partir de laquelle le retour en entreprise des salariés s’effectuera progressivement", insiste Jean Leonetti, qui souhaite que la collectivité contribue efficacement à cette transition, auprès des entreprises. Mesures de sûreté, transports en commun, reprise de l’activité économique : ce sont là autant de thèmes qui ont été abordés et sur lesquels les acteurs présents lors de la réunion préparatoire sont sur la même longueur d’onde.

"Nous passons d’une phase de confinement à une phase de distanciation raisonnée, et nous allons vivre de cette façon pendant longtemps" ont souligné conjointement Jean Leonetti et Frédéric André. De 10% aujourd’hui, le nombre des salariés présents en entreprise devrait progressivement monter à 25% début juin et 50% courant juin.

Sophia table sur l'accélération de la transition numérique dans le monde d'après

Sophia Antipolis, qui s'affichait en pleine croissance depuis plusieurs années, sera comme toute l'économie française sans doute durement touché par cette crise sans précédent. Mais jusqu'à présent son activité ne s'est pas arrêtée et ses composantes télécoms, logicielles, R&D (Orange, SAP, Symphony…tournent toujours en plein) ou biotech seront de plus en plus essentielles dans le monde d'après coronavirus. L'accélération de la transformation numérique, pour laquelle la technopole développe les principaux outils dont ceux liés à l'Intelligence Artificielle, devrait lui ouvrir de nouvelles opportunités.

D'où une bonne confiance dans les capacités de "résilience" face au choc économique qui s'annonce. Reste une inconnue de taille : celle de la durée de cette crise sanitaire brutale qui mine l'économie française et mondiale.

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