Sophia : Thermatech Ingénierie en règlement judiciaire

Posté jeu 31/07/2003 - 00:00
Par admin

Cotée au Nouveau Marché, la société spécialisée dans la fabrication de fours pour puces et cartes électroniques, a été confrontée à un problème de liquidités suite à l'échec d'une augmentation de capital. Le groupe (120 personnes) bénéficie de six mois d'observation.

La nouvelle s'est vite répandue : Thermatech Ingénierie (120 employés), l'une des belles percées de Sophia Antipolis dans le domaine des NTIC, a été placée en redressement judiciaire la semaine dernière par le Tribunal de Commerce d'Antibes. La société fondée en 1990 par Jean-Jack Boumendil, Pdg, s'est trouvée en effet confrontée à une crise de liquidité suite à un retrait de dernière minute de plusieurs investisseurs retenus pour une augmentation de capital. Thermatech, spécialisé dans la fabrication des fours dans lesquels sont produits les cartes électroniques et les puces, ainsi que dans la conception des machines de vision permettant de vérifier le bon déroulement de la cuisson, n'en dispose pas moins actuellement d'un carnet de commandes confortable. Ce qui lui a permis d'obtenir la poursuite de l’activité pendant la période d’observation de six mois. Le temps de finaliser cette fois le tour de table qui a capoté in extremis.Comment cela est-il arrivé ? Pour Jean-Jack Boumendil, un entrepreneur dont les qualités sont saluées par ses pairs, le groupe Thermatech coté au Nouveau Marché depuis 1996 affronte depuis deux ans et demi une conjoncture extrèmement difficile. "L'année 2001 a été mauvaise", explique-t-il. "Nous avons légèrement redressé la barre en 2002. Mais le début 2003 a été catastrophique. Au premier trimestre nous avons réalisé un chiffre d'affaires de 2 millions d'euros alors qu'il s'établit normalement autour de 5 à 6 millions d'euros. Tout juste un déblocage de l'activité s'est fait à partir du 15 mars et aujourd'hui nous avons le plus gros portefeuille de commandes que nous n'ayons jamais enregistré au niveau du groupe. Simplement nous manquons de cash."Un problème de liquidité qui devait pourtant être solutionné à la mi-juillet à travers une augmentation de capital. "Nous avons mené en fait parallèlement deux opérations. Pour réaliser l'augmentation de capital, il nous fallait auparavant traiter un problème d'obligations convertibles. En 1998, le groupe avait levé 8,5 millions d'euros d'OC convertibles en janvier 2005. Cela avait permis de financer l'achat de l'activité "vision" à côté de Grenoble et de renforcer notre réseau commercial. Un accord avait ainsi été obtenu avec les porteurs d'OC pour le rachat de 75% de cette dette obligataire pour 1,2 millions d'euros, le remboursement des 25% restant étant reporté à 2015.Parallèlement nous avions finalisé une augmentation de capital de 7 millions d'euros auprès de trois investisseurs de capital-risque. Mais le brusque départ début juillet de notre Directeur général délégué a surpris les investisseurs qui ont décidé de se retirer le 17 juillet. Ne pouvant assurer les échéances du 31 juillet, nous avons aussi décidé de nous placer sous la protection d'une procédure de règlement judiciaire.La société souhaite aussi mettre à profit la période de six mois qui lui est accordée pour reprendre son tour de table d’investisseurs, préserver ses actifs et continuer son exploitation. Cela tout en assurant la livraison de ses équipements et le service à ses clients. Le groupe compte ainsi finaliser son augmentation de capital dans les deux mois. Il met en avant aujourd’hui plusieurs arguments importants : un portefeuille de clients renommés; un carnet de commandes historiquement le plus élevé à cette époque de l’année ; sa position de numéro 3 mondial sur les machines de vision (Thermatech est d'ailleurs en passe de devenir leader mondial); son leadership technologique en thermique avec la validation en cours du four X-600 sur un site industriel prestigieux et la reprise des activités sur l’assemblage final du semiconducteur.

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