Trophées Les Femmes de l’économie: une femme de l’ombre récompensée

Posté mer 06/06/2012 - 17:28
Par admin

Les trophées Les femmes de l’économie ont été décernés mardi soir à la CCI Nice Côte d’Azur en présence d’Anny Courtade, la marraine de la manifestation. Anny Courtade qui a tenu a ce que le jury attribue son prix spécial à une femme de l’ombre. Un prix qui est revenu à Dominique Mazella qui anime à Cannes l’association Parcours de Femmes qui, depuis sa création il y a 16 ans, est venue en aide à près de 10 000 femmes en difficulté. Rencontre avec cette éducatrice formidable, un peu étonnée de recevoir une telle distinction.

Trophées Les Femmes de l’économie: une femme de l’ombre récompensée

Dominique Mazella, vous venez de recevoir le prix spécial du jury. C’est un peu une surprise pour vous qui êtes plutôt une femme de l’ombre?

Je suis honorée et flattée de ce prix, mais le monde de l’entreprise n’est pas mon monde même si notre association se gère comme une entreprise. Je suis éducatrice à la base et le projet Parcours de Femmes m’a attiré à son démarrage car c’était plus intéressant pour moi de soutenir des mères de familles, plutôt que de m’occuper d’enfants en difficulté. On a un meilleur levier d’intervention.

Quelles sont les caractéristiques de votre association ?

Ella a été créée par un collectif de travailleurs sociaux  pluridisciplinaires. On a développé un projet autour d’un accompagnement individuel en face à face, mais aussi d’ateliers collectifs couvrant 3 grands champs. D’abord, la revalorisation de l’image et de l’estime de soi avec notamment des ateliers d’esthétique, de yoga et de prise de parole. Un pôle d’ateliers autour de la gestion de la vie quotidienne avec un axe fort de soutien à la parentalité car on a 35% de mères de famille isolées. Enfin, on est en train de développer un pôle Santé parce que l’accès aux soins pour les plus précaires devient très difficile.

Vous avez également créé un restaurant ?

Un restaurant qui s’appelle Cuisine sans frontières. On a 11 salariés en insertion qui sont encadrés par un responsable, un chef cuisinier et une animatrice. Nous avons 6 mois pour les amener sur le chemin de l’emploi. Le restaurant est ouvert aux adhérents le lundi, mardi, jeudi et vendredi midi. On y sert une cuisine quasi gastronomique parce qu’on arrive à hisser les gens vers un mieux être en faisant des choses belles, et c’est comme cela qu’on a envie de les amener vers un mieux pour elles.

Ce restaurant utilise-t-il les produis du potager que vous cultiver ?

Non, c’est un autre projet. Le potager est un potager partagé sur lequel 15 femmes cultivent ensemble une parcelle mise à notre disposition dans la Vallée de la Siagne. Ce sont des femmes qui n’ont pas d’emploi et qui peuvent ainsi renouer avec le travail tout en ayant la possibilité de mieux nourrir leurs enfants avec ce qu’elles produisent.

Au bout de 16 ans de fonctionnement, quel bilan peut on tirer du travail de votre association?

Le bilan est très positif en terme d’utilité sociale. Je pense que les euros investis dans Parcours de Femmes, c’est autant d’euros de gagner par la suite en  meilleure santé de ces femmes, avec des conséquences positives pour les enfants qui sont derrière elles car si la mère de famille va mieux, leurs enfants vont mieux. Et puis, chaque pas est une réussite. Une femme victime de violences qui va commencer à parler de ce qui se passe dans sa famille, c’est un premier pas, même si elle va mettre plusieurs années pour s’en sortir. Une femme qui obtient un emploi, c’est aussi une réussite que l’on peut mesurer. Il y en a près de 80 qui, cette année, ont retrouvé le chemin de l’emploi.

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