VoIP à Sophia : simple comme un coup de fil sur le Net

Posté ven 03/10/2003 - 00:00
Par admin

A partir de logiciels permettant aux particuliers comme aux entreprises de téléphoner via leur connexion ADSL, Marc Benoist (photo Une) et Alain Tassy, proposent des services de voix sur IP. Grosses économies à la clé et mobilité en prime!

Téléphoner sur Internet, gratuitement, ne ressort plus aujourd'hui ni de l'utopie, ni d'une tentation sournoise de masochisme auditif. Les outils sont en place. Les débits avec l'ADSL ont pris de la hauteur et la qualité de communication désormais est au rendez-vous. Les FAI (Fournisseurs d'accès internet) l'ont bien compris. Ils se lancent dans la téléphonie sur IP comme Free.fr ou 9 Telecom et s'en servent comme d'un argument commercial agressif. Certains acteurs voient même dans ce secteur un nouvel Eldorado. D'autres l'occasion au moins de mettre en orbite une start-up. Exploiter la rupture technologique de la voix sur IP Ainsi la société VoIP Telecom. Arrivée en 2002 au CICA de Sophia Antipolis, elle a été créée en 2000 par deux ingénieurs ENST (Ecole Nationale Supérieure des Télécoms), Marc Benoist et Alain Tassy. Placée sur le terrain des logiciels permettant de faire communiquer via le net les différents appareils téléphoniques du marché (Cisco, Nortel, Siemens, Alcatel, etc.) VoIP compte bien surfer sur la grande déferlante de la nouvelle téléphonie et de jouer en plein des atouts de l'IP : non seulement une forte réduction du coût des télécommunications, mais également des services nouveaux de mobilité. "Au démarrage des premiers opérateurs alternatifs, nous nous sommes rendus compte que nous allions vers une rupture technologique", note Marc Benoist. Ancien de Philips, il connaissait bien ce secteur après avoir créé sa première entreprise en 1995 dans le domaine de l'ingénierie et du conseil stratégique télécom et avoir ensuite travaillé chez des opérateurs alternatifs comme Completel, Worldcom et Siris. "Les centraux téléphoniques étaient encore ancrés dans des technologies anciennes, lourdes et coûteuses tandis que la voix sur IP ouvrait sur des technologies nouvelles qui demandaient des investissements beaucoup plus facilement modulables et surtout moins chers. Nous avons donc pensé qu'il y avait une place à prendre." Une qualité de communication meilleure que celle du mobile Depuis le duo initial s'est étoffé avec l'arrivée de Bruno Paulet, centralien, spécialiste du software, Remy Vuillemier, ancien de l'institut Eurécom à Sophia, et, dernièrement de Yannick Quentel, qui avait auparavant une responsabilité de grands comptes chez France Télécom. Il faut dire que le marché désormais s'est ouvert. La qualité de la voix en IP qui était un des grands handicaps de cette technologie ? "C'était vrai il y a cinq ans", note Marc Benoist. "Depuis deux ans, avec l'arrivée de l'ADSL qui offre une connexion permanente et du haut débit, la qualité est devenu excellente. Meilleure même que celle que l'on peut avoir sur son mobile". Quant au prix, évidemment, il est imbattable par rapport à la téléphonie classique. "Pour diviser le prix d'un appel au moins par deux, il suffit déjà que vous, vous soyez équipé en voix sur IP. Il faut savoir que la moitié du prix d'une communication, tient en moyenne dans la collecte (la boucle locale). Ici, nous contournons la boucle locale de celui qui téléphone en étant en IP. L'appel de Nice sur Paris par téléphone IP va jusqu'à Paris par le réseau Internet, puis, si votre correspondant n'est pas équipé en IP, il arrive jusqu'à lui en boucle locale. Vous ne payez alors qu'une communication locale, comme si vous téléphoniez de Nice sur Nice avec un téléphone classique". Moins cher pour téléphoner à Pékin qu'à Saint-Laurent-du-Var! "Ainsi, -c'est l'un des paradoxes de la voix sur IP-, cela coûte moins cher de téléphoner de Nice à Pékin que de Nice à Saint-Laurent-du-Var car l'opérateur chinois qui est notre partenaire demande moins cher pour terminer l'appel en local que l'opérateur français. Pour 2 cents la minute, on téléphone à Pékin ! Bien sûr, c'est encore mieux si votre correspondant est lui aussi équipé en IP. Alors, il n'y a plus de coût variable. C'est quasiment gratuit, comme quand vous envoyez un e-mail." Tout le travail de VoIP Telecom aura été de développer des solutions logicielles simples, ouvertes, c'est-à-dire assurant un fonctionnement avec les appareils des différents constructeurs que l'on trouve sur le marché, accessibles à partir d'un simple PC. Des logiciels qui permettent à des particuliers ou à des PME de bénéficier de services auparavant réservés aux grandes entreprises. Plusieurs types de services sont ainsi proposés. Pour un particulier, les tarifs démarrent à partir de 55€ par an pour un téléphone IP sur carte son avec licence et vont à 295€ par an pour un casque sans fil bluetooth avec licence. Ce type de contrat offre une réduction de 20 à 40% sur les communications suivant les destinations. Un marché des entreprises en pleine expansion Pour les entreprises, la gamme des produits et des tarifs est beaucoup plus variée suivant les réductions qu'il est possible d'obtenir par rapport aux tarifs de France Telecom, suivant que l'on s'équipe en interne ou que l'on utilise les serveurs de VoIP ou encore suivant les options choisies de connexions de sites et de services supplémentaires que permet l'IP (numéro unique, possibilité d'être joint sur son ordinateur portable en IP, réception des fax dans l'e-mail, messages vocaux dans l'e-mail également, etc.). "Le retour sur investissement est d'environ 8 mois pour une entreprise qui s'équipe, avec ensuite une économie d'au moins de moitié sur les appels et de pratiquement la totalité sur les communications intersites", note Marc Benoist. Sur ce marché des entreprises, VoIP a commencé par équiper les PME multisites comme Europcar et ses 22 agences ou les trois plus gros cabinets comptables de PACA. Un marché qui a déjà explosé aux Etats-Unis et au Japon. Vonage ainsi, prend actuellement de 1.000 à 1.500 nouveaux clients chaque semaine aux US. En France, le marché double actuellement tous les ans. VoIP, qui multiplie les partenariats pour couvrir l'ensemble des régions françaises, a désormais le champ ouvert!

Jean-Pierre  Largillet

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